Vaccination anti-HPV : les Français mieux informés ?
09 avril 2024
Selon les résultats d’un baromètre Ipsos pour le laboratoire MSD, les mères d’adolescents se disent de mieux en mieux informées sur les papillomavirus ainsi que sur la vaccination. Mais dans les faits, de nombreuses idées reçues continuent de circuler.
En France, les vaccins contre les papillomavirus humains (HPV) sont recommandés dès 11 ans et jusqu’à 14 ans, aussi bien chez les filles que chez les garçons. Pour renforcer l’accès à cette immunisation, une campagne de vaccination généralisée a été lancée dans les collèges pour les élèves de 5e. Ce qui a permis de protéger environ 117 000 jeunes âgés de 12 ans.
Pour autant, les Français sont-ils bien informés sur les HPV, les risques qu’encourent leurs enfants… ?
A l’occasion de la semaine européenne de la vaccination qui se tiendra du 22 au 28 avril, l’institut Ipsos dévoile les résultats d’un baromètre commandé par MSD, autour des perceptions des mères d’adolescents dans la prévention des maladies liées aux HPV.
Premier résultat encourageant, si 56 % des mères se considéraient bien informées l’année dernière, elles sont aujourd’hui 70 %. Cette statistique est néanmoins à nuancer tant les idées reçues persistent.
Ainsi, concernant les dommages occasionnés par les HPV, trois mères sur quatre citent bien le cancer du col de l’utérus. En revanche, les autres formes de cancer (vagin, pénis, anus, oropharynx) sont beaucoup moins bien identifiées. Et seulement deux personnes sur dix citent les verrues génitales comme une maladie provoquée par les papillomavirus humains.
Les HPV, des virus qui ne touchent pas que les autres
Autre enseignement : si plus de 80 % des répondantes perçoivent les HPV comme « répandus », 50 % des sondées pensent que leur enfant ne court aucun risque.
Par ailleurs, les auteurs du baromètre notent un écart entre la proportion des mères hésitant à faire vacciner leur enfant, selon qu’il soit un garçon ou une fille. Une mère sur quatre hésite concernant les garçons contre une mère sur dix pour les filles. Pourtant, comme le souligne le Dr Christophe Hommel, responsable du centre de vaccinations internationales au CHU de Strasbourg, « il faut prendre conscience que leur garçon peut d’une part contracter le virus, mais aussi, qu’il pourrait potentiellement être concerné par un cancer lié au virus HPV ».
Le pharmacien, acteur de la vaccination
A côté de la mise en place du programme de vaccination généralisée, une autre mesure visant à améliorer le taux de vaccination est largement ignorée : la possibilité pour les pharmaciens de vacciner sans passer par la case « médecin ». Ainsi, deux Françaises sur trois ne sont pas au courant alors qu’elles jugent l’option pertinente une fois informées.
A noter : « Plusieurs facteurs ont motivé la décision de se concentrer sur les mères pour recueillir les données de ce baromètre », explique l’institut Ipsos. « Le premier est de maintenir la continuité de l’étude qui est menée depuis 2017, ce qui est crucial pour le suivi des changements dans les attitudes et comportements liés à la vaccination. De plus, les mères se disent encore principales responsables de la santé de leurs enfants. Cette réalité persiste malgré les changements progressifs dans les responsabilités parentales des pères ».
-
Source : Baromètre IPSOS pour MSD, terrain réalisé́ entre le 15 novembre et le 22 novembre 2023 auprès d’un échantillon représentatif de 1 000 mères françaises d’adolescents de 11-17 ans (500 mères d’au moins une jeune fille âgée de 11 à 17 ans et 500 mères d’au moins un jeune garçon âgé de 11 à 17 ans).
-
Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet