Vaccination contre l’hépatite B : retour à la case départ ?

La réunion de consensus qui s’est tenue ces derniers jours à Paris sur la vaccination contre l’hépatite B a recommandé le rétablissement de la vaccination universelle des nourrissons. Une manière de confirmer une fois encore la sécurité du vaccin et…

…l’important retard accumulé dans ce domaine par la France. Organisé conjointement par l’Agence nationale d’Accréditation et d’Evaluation en Santé (ANAES) et l’Institut national de la Recherche médicale (INSERM), ce rassemblement a permis à un jury indépendant de rédiger des recommandations qui rejoignent celles de l’OMS. Laquelle rappelons-le, recommande de vacciner tous les nourrissons.

Or la France est le seul pays développé à s’être écarté des normes de l’OMS dans ce domaine. Ainsi, seulement un nourrisson sur trois est aujourd’hui protégé contre le virus de l’hépatite B, ou VHB. Un virus aussi à l’origine de cancers primitifs du foie, ce qui fait dire à l’OMS qu’il s’agit-là du seul vaccin dont nous disposions, capable de prévenir un cancer.

Si le ministre de la Santé s’en tient aux recommandations du jury, nous allons vers un changement radical de politique: « vaccination universelle de tous les nourrissons, programme de rattrapage (…) à destination des enfants et des adolescents, renforcement de la vaccination des personnes exposées et accompagnement (…) par des mesures d’information du grand public et des professionnels de santé. » Autrement dit tout le contraire de la politique pratiquée jusqu’à aujourd’hui, qui avait valu à la France des jugements sévères de la communauté scientifique internationale, et de se voir signalée comme contre-exemple par l’OMS.

Les effets secondaires, les risques, l’éventuel lien avec la sclérose en plaques ? Pour le jury « l’absence de données actuelles permettant de suspecter un risque d’effet secondaire grave » est à coup sûr un élément clé sur lequel étayer ses recommandations. Sachant que 10% des greffes du foie effectuées en France sont aujourd’hui motivées par les séquelles d’une atteinte au VHB, sachant que selon l’OMS « entre 1981 et 1998 plus d’un milliard de doses de vaccin anti-hépatite B ont été utilisées avec un niveau exceptionnel d’innocuité et d’efficacité », on peut le comprendre…

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  Source : ANAES, INSERM, 18 septembre 2003