Vaccination papillomavirus : des données rassurantes
28 octobre 2015
Les médecins disposent de nouvelles données positives sur la vaccination contre les HPV ©Phovoir
Les dernières données publiées par l’ANSM et la Caisse nationale d’Assurance-maladie (CNAM) indiquent clairement qu’il n’existe pas d’augmentation du risque global de survenue de maladies auto-immunes avec la vaccination anti-HPV. Des données rassurantes en cette période de vacances scolaires pendant lesquelles de nombreux parents pourront faire le point la vaccination de leurs ados.
L’Agence nationale de Sécurité du Médicament et des Produits de Santé (ANSM) et la Caisse nationale d’Assurance-maladie (CNAM) ont présenté au mois de septembre les résultats d’une vaste étude sur le risque éventuel de maladies auto-immunes associées à la vaccination anti-HPV. Elle a été réalisée sur une cohorte de 2,2 millions de jeunes filles âgées de 13 à 16 ans.
Ce travail vient confirmer les données de la littérature française et internationale. Sur les 2,2 millions de jeunes filles suivies, environ 840 000 avaient été vaccinées contre les infections à papillomavirus (par Gardasil® ou Cervarix®, les deux vaccins commercialisés en France) et 1,4 million n’étaient pas vaccinées. Objectif de ce travail, comparer la fréquence de survenue de maladies auto-immunes entre jeunes filles immunisées et celles qui ne l’étaient pas.
« C’est une étude que nous attendions, nous avions déjà beaucoup de données internationales sur l’efficacité et la tolérance sur ces vaccins », indique le Dr François Vié Le Sage pédiatre libéral à Aix-les-Bains. Il fait notamment référence « aux Australiens qui vaccinent depuis plusieurs années, et ont obtenu une excellente couverture vaccinale qui s’est traduite par un recul important de la fréquence de certaines maladies causées par les papillomavirus. Là nous avons une étude française menée par l’ANSM et l’Assurance-maladie. Elle montre, contrairement aux polémiques qui circulent surtout en France, qu’il n’y a pas d’augmentation du risque global de survenue des maladies auto-immunes ».
Augmenter la couverture vaccinale
L’étude CNAM/ANSM a toutefois détecté une augmentation après vaccination du risque de survenue du syndrome de Guillain-Barré, une maladie aigue rare du système nerveux. « Le syndrome de Guillain-Barré survient en général dans les suites d’une infection. Il a déjà, par le passé, été associé à certains vaccins (comme le vaccin grippal, ou le vaccin méningococcique…) sans qu’un lien de causalité ait pu être mis en évidence », précise le Dr Vié Le Sage. « Mais le nombre absolu est faible, cela correspondrait, selon les auteurs de l’étude, à une augmentation de 1 à 2 cas pour 100 000 jeunes filles vaccinées ». Les autorités de santé estiment que ces résultats ne remettent pas en cause la balance bénéfice-risque des vaccins anti-HPV
Ces données rassurantes devraient permettre d’améliorer la couverture vaccinale. Rappelons que la France occupe la dernière place au niveau européen. Avec 17% des jeunes filles vaccinées contre près de 80% dans les pays anglo-saxons ou les pays nordiques. Chaque année en France, plus de 3 000 femmes contractent un cancer du col de l’utérus. Et environ un millier perd la vie.
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Source : Interview du Dr François Vié Le Sage, 16 octobre 2015 - ANSM, 13 septembre 2015
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Ecrit par : Emmanuel Ducreuzet – Edité par : Vincent Roche