Varicelle : gare aux risques chez l’adulte

17 février 2003

Beaucoup plus rare chez l’adulte que chez l’enfant, la varicelle est aussi dans ce cas, beaucoup plus dangereuse. Et ce n’est pas qu’une croyance populaire, les chiffres sont suffisamment éloquents pour se dispenser de toute discussion.

D’après différentes études américaines, la mortalité imputable au virus de la varicelle ne dépasse pas 0,8 à 1,6 par tranche de 100 000 personnes dans la tranche d’âges de 1 an à 14 ans. Elle est en revanche nettement plus élevée pour les très jeunes enfants – 3,7 pour 100 000 avant un an – et augmente encore entre 15 et 19 ans, période durant laquelle les chiffres se montent à 5,9 décès pour 100 000 et par an.

A l’âge adulte, la maladie est plus dangereuse encore : au-delà de 20 ans, la mortalité par varicelle atteint 21,3 décès par tranche de 100 000 sujets ! Le virus de la varicelle – qui est aussi le même que celui du zona – exerce donc des ravages directement corrélés à l’âge de ses victimes ! Autre facteur de risque très significatif : la déficience immunitaire dont le cas de figure le plus courant est provoqué par l’infection à VIH, mais qui peut avoir bien d’autres motifs : cancer du sang, suite de greffe de moelle osseuse ou d’organe…

Le recours à un traitement corticoïde dans les 30 jours précédant l’infection par la varicelle représenterait aussi un risque aggravant, mais la chose est controversée. Enfin l’aspirine est soupçonnée de provoquer différentes complications en cas ce varicelle, comme d’ailleurs en cas de grippe… Bref, ne considérez pas la varicelle comme une banale maladie infantile ! Elle est encore très courante et appelle des précautions bien réelles. Et une vigilance encore accrue lorsqu’elle frappe un adulte…

  • Source : Prescrire, février 2003, tome 23 n°236

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