Végétalisme imposé à l’enfant : peut-on parler de maltraitance ?

02 décembre 2016

De plus en plus de Français se tournent vers le végétalisme. Or pour le Pr Patrick Tounian du service de nutrition et gastroentérologie de l’hôpital Trousseau (Paris), cet engouement est devenu un sérieux problème de santé publique… surtout lorsqu’il est imposé aux enfants.   

Le régime dit « vegan » consiste à rejeter tous les produits provenant des animaux : viandes, laits, œufs, poissons, miel… Pour le Pr Patrick Tounian, « ce régime alimentaire devient une véritable maltraitance lorsqu’elle atteint les enfants et notamment les nourrissons. En effet ces derniers peuvent être victimes de complications extrêmement sévères pouvant aller jusqu’au décès.  La carence en fer au début de la vie altère le développement cérébral de manière définitive. Quant à la carence en calcium, elle fragilise l’os pour le restant de l’existence. »

Jusqu’à un an la quasi-totalité des nutriments dont l’enfant a besoin doit en effet provenir du lait maternel et/ou infantile. « Or le végétalisme consiste à remplacer le lait infantile par des boissons végétales totalement inadaptées et dont la composition l’expose à des carences ».

Et pendant l’enfance ?

Le véritable risque de carence auquel s’exposent les végétaliens est celui de la vitamine B12. « Celle-ci ne provient que de l’alimentation animale et ne se trouve dans aucun aliment végétal. Certes il est possible de trouver du calcium dans les endives, les brocolis, ou encore les choux, mais il faut en absorber de grandes quantités, ce qui n’est pas facile pour les plus jeunes ». La population est devenue de plus en plus méfiante vis-à-vis de l’alimentation, et les marchands de peur s’engouffrent dans cette faille. Nous devons impérativement revenir aux fondamentaux au niveau du régime alimentaire », conclut le Pr Tounian.

  • Source : Interview du Pr P. Tounian, 24 novembre 2016

  • Ecrit par : Emmanuel Ducreuzet – Edité par : Vincent Roche

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