Vers l’interdiction d’une substance toxique pour la fertilité ?
19 octobre 2021
Le sodium 3-(allyloxy)-2-hydroxyproanesulphonate sur le banc des accusés ? Cette substance, incriminée dans de graves troubles oculaires et de la fertilité (in vitro et chez l’animal), entre dans la composition de peintures, revêtements et produits de traitements des eaux. Elle pourrait bien faire l’objet d’une nouvelle classification. Les précisions de l’Anses.
Dans une publication du 5 octobre, l’Agence nationale de Sécurité sanitaire (Anses) annonce la possible nouvelle classification du sodium 3-(allyloxy)-2-hydroxyproanesulphonate. Cette substance « utilisée dans des adhésifs, peintures et revêtements, des résines et des produits de traitement des eaux », comme le rappelle l’Anses, peut occasionner « des dommages oculaires graves et des troubles de la fertilité ». Pour autant, elle n’est soumise à ce jour à aucune réglementation pour cette toxicité avérée.
« Afin de mieux informer et protéger la santé des consommateurs et des travailleurs, l’Anses a soumis une proposition de classification dans le cadre du règlement européen CLP (classification, étiquetage et emballage des produits) », étaye donc l’Agence.
Si cette classification – qui fait l’objet d’une consultation publique à partir du 4 octobre 2021 pour une période de deux mois – entrait en vigueur, les risques pour la santé humaine devront apparaître sur l’étiquette. Deux mentions seraient donc obligatoires :
- « Provoque des lésions oculaires graves ; catégorie 1 (H318) »
- « Peut nuire à la fertilité ; catégorie 1B (H360F) »
En conséquence, les « conditions d’usage » seraient modifiées à l’échelle européenne. Dans le détail, « des mesures de restriction quant à la quantité de substance présente dans les produits à usage des consommateurs et des mesures de protection des travailleurs devront être mises en œuvre lors de la manipulation de cette substance, impliquant notamment en amont une démarche de substitution. » explique Dominique Brunet, adjointe à la cheffe de l’unité des substances chimiques à l’Anses.
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Source : Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), le 5 octobre 2021
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Ecrit par : Laura Bourgault – Édité par : Emmanuel Ducreuzet