Vers un usage systématique du dolomètre…

10 décembre 1998

Après de longs atermoiements et avec bien du retard sur ses voisins européens, la France a enfin déclaré la douleur persona non grata. Le dolomètre, sorte de réglette dotée d’une échelle de 1 à 10 qui permet à chaque malade de quantifier lui-même son niveau de douleur, commence ainsi à trouver sa place dans les poches des médecins. Ces derniers peuvent ainsi doser le traitement anti-douleur et l’adapter en permanence aux besoins du patient.

Si elle reste un signal d’alarme indispensable à reconnaître, la douleur doit être combattue sans retard car il est inutile de laisser souffrir les malades. Cela vous paraît évident? Et pourtant, lorsque le Dr Charles-Henri Rapin, médecin-chef des hôpitaux universitaires de Genève, affirme qu’un «patient qui n’a plus mal, qui est débarrassé de ce stress inutile a toutes les chances de guérir rapidement », il fait encore œuvre de pionnier et pas seulement dans son pays…

Les moyens d’atténuer ou de supprimer les douleurs existent: des analgésiques aussi courants que l’aspirine et le paracétamol, des antalgiques majeurs comme la codéine et jusqu’à la morphine, il suffit de savoir les utiliser! Beaucoup de mythes sont encore associés à l’usage de la morphine alors que ses effets sont bien maîtrisés. Il est connu quelle n’induit quasiment aucune dépendance physique, une étude américaine menée à large échelle ayant même conclu que seulement 0,03% des malades traités à la morphine étaient devenus dépendants. La morphine n’est plus réservée aux malades en fin de vie mais peut être couramment administrée à certains opérés, sans aucun risque. C’est aux malades et à leurs proches de demander, le cas échéant, que soit respecté leur droit à ne pas souffrir.

  • Source : Panorama du Médecin, n°4707, 16 Mars 2000

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