Vers une téléphonie sociale… payante ?

03 juillet 2003

« Le 113 est en danger » ! Les délégués syndicaux CGT et SUD sonnent l’alarme face à l’avenir incertain de Drogues Alcool Tabac Info Service (DATIS). Car des restrictions budgétaires menacent ce service.

Le 113 est le numéro de téléphone indispensable pour tout savoir sur les dépendances, que ce soit à l’alcool, au tabac ou à toute autre drogue. Anonyme et gratuit, il est aujourd’hui accessible 24 heures sur 24, sept jours sur sept.

De « nouvelles orientations politiques » pourraient entraîner de profonds changements. La raison : la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la Toxicomanie (MILDT), principal pourvoyeur financier de DATIS, subit d’importantes restrictions budgétaires. « Et comme tous les services spécialisés dans la prise en charge des dépendances, le 113 sera touché » expliquent les représentants syndicaux CGT et SUD.

Il a d’abord été envisagé de fermer l’accès nocturne au 113. Une décision qui a entraîné une véritable levée de boucliers au sein du personnel, qui s’est mis en grève. « Si la nuit est supprimée, certains appelants des DOM TOM ne pourront plus nous joindre. Cela reviendrait également à exclure les sujets les plus fragilisés et notamment des consommateurs de drogues qui appellent plus volontiers la nuit ».

Le projet de fermeture durant la nuit paraît suspendu. « La MILDT réfléchit à la création d’une plate-forme de téléphonie commune pour les appelants de nuit. Pourquoi pas si nous avons la certitude qu’il y aura une écoute spécifique pour les usagers de drogues qui appelent la nuit… » expliquent les syndicats.

Mais leur combat n’est pas terminé pour autant. Et pour cause, la gratuité du 113 est également remise en question. « Si le service devient payant, nous nous couperons d’un public jeune qui a plus que jamais besoin de messages de prévention ». Les autres services de téléphonie sont exposés aux mêmes risques. Les chiffres sont pourtant là pour rappeler leur utilité. Le 113, c’est 9 500 appels quotidiens ! En 2002, le numéro de ce centre d’appel a été composé 3 370 000 fois…

  • Source : National Cancer Institute, 24 June 2003; New England Journal of Medicine, Vol.349, n°3, pp. 295-97 and 213-222

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