Vessie hyperactive : en finir avec les envies pressantes

19 mars 2025

L'envie soudaine et irrépressible d'uriner, cette sensation d'urgence qui surgit sans prévenir et bouleverse le quotidien... Bien au-delà d’une simple gêne passagère, c’est un véritable problème de santé qui touche 15 % de la population française : l'hyperactivité vésicale. Souvent tue par pudeur, cette pathologie n'est pourtant plus une fatalité. Les informations de l’Association française d’urologie en cette semaine de la continence.

« La vessie hyperactive, c’est aussi fréquent que la migraine mais plus handicapant encore que le diabète », explique la Pre Véronique Phé, urologue à l’hôpital Tenon à Paris et vice-présidente de l’Association Française d’Urologie.

Mais que se cache-t-il derrière ce trouble ? Ce dernier se caractérise principalement par l’urgenturie – un désir soudain et impérieux d’uriner. Il peut s’accompagner de pollakiurie (envies fréquentes d’uriner, jour et nuit) et parfois de fuites urinaires.

Plusieurs idées reçues accompagnent cette hyperactivité : en premier lieu, elle n’est pas le signe d’une maladie sous-jacente. Elle n’est pas non plus un apanage féminin. Hommes et femmes sont concernés, à égalité.

Un retentissement au quotidien

En France, 15% de la population souffrent de cette forme d’incontinence, la plupart du temps en silence. Une situation qui impacte le quotidien des patients. L’hyperactivité vésicale peut ainsi conduire à un isolement social progressif, une anxiété permanente liée à la peur de ne pas trouver de toilettes à temps, des troubles du sommeil dus aux réveils nocturnes et une perte de confiance en soi.

A chaque cause son traitement

L’Association française d’urologie explique qu’il existe des approches progressives et personnalisées. Première étape, des mesures hygiéno-diététiques. Quelques ajustements simples du mode de vie peuvent réduire le risque d’incontinence :

  • Réduire la consommation de boissons excitantes (café, thé);
  • Limiter les apports hydriques en soirée ;
  • Perdre du poids en cas de surcharge pondérale.

En parallèle, la rééducation périnéale constitue un axe central du traitement. « Elle permet d’apprendre, avec le soutien d’un praticien, à différer les besoins urgents d’uriner et à programmer les mictions », explique la Pre Phé.

Une approche médicamenteuse ?

Si ces premières mesures s’avèrent insuffisantes, des médicaments peuvent être prescrits :

  • Les anticholinergiques : ils réduisent les contractions involontaires de la vessie mais peuvent entraîner des effets secondaires (constipation, sécheresse buccale) ;
  • Les bêta-3 agonistes : ils détendent le muscle vésical avec moins d’effets indésirables, mais ne sont pas remboursés par la Sécurité sociale.

L’innovation au service du patient

Parmi les solutions les plus récentes, l’électrostimulation montre des résultats prometteurs. Cette technique consiste à poser deux électrodes au niveau de la cheville pour stimuler le nerf tibial, directement relié à la vessie.

« Il n’y a aucun effet secondaire, c’est efficace chez 70 % des patients et cet appareil d’électrostimulation est remboursé par la Sécurité sociale quand il est prescrit par un médecin », précise la Pre Phé.

Et pour les cas les plus résistants, une solution inattendue est le « pacemaker de vessie ». « Il s’agit de la pose d’un stimulateur implanté sur les racines nerveuses sacrées S3 situées dans le sacrum qui va permettre de corriger les messages indésirables qui transitent par ces nerfs, en particulier ceux venant de l’urètre et de la vessie, et rétablir ainsi la communication entre le cerveau et la vessie », explique l’AFU.

  • Source : AFU

  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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