Viande bovine : réduire le cheptel pour protéger la planète ?
24 mai 2023
La Cour des comptes vient de recommander de réduire le nombre de vaches et de bœufs élevés en France. Une décision « environnementale » qui vise à limiter les émissions de gaz à effet de serre.
C’est une annonce qui fait déjà grincer des dents du côté des éleveurs. Dans un rapport rendu public le 22 mai, la Cour des comptes s’est penchée sur l’impact environnemental du cheptel bovin en France et recommande de diminuer le nombre de vaches et de bœufs.
L’élevage bovin représente une composante significative de l’agriculture française. En 2020, plus de 91 000 exploitations spécialisées dans cet élevage (lait, viande et mixte) étaient dénombrées dans l’Hexagone.
Seulement voilà, cela n’est pas sans conséquence sur le climat. « L’élevage bovin est ainsi responsable en France de 11,8 % des émissions d’équivalents CO2, comparables à celles des bâtiments résidentiels du pays », peut-on lire dans le rapport.
Le Conseil européen de l’information sur l’alimentation rappelle lui que « les émissions sont significativement plus importantes pour les viandes de ruminants, comme le bœuf, qui peuvent produire jusqu’à 250 fois plus de gaz à effet de serre par gramme de protéines que les légumes. D’autres protéines animales, comme les œufs, les produits laitiers, la volaille et le porc, ont des émissions par gramme de protéines beaucoup plus faibles que les viandes de ruminants. »
Le bilan de l’élevage bovin pour le climat est donc largement défavorable. « Malgré certains effets de réduction des émissions de gaz à effet de serre, comme le stockage de carbone dans le sol des prairies permanentes, globalement les émissions de gaz restent toujours très importantes, principalement en raison du méthane produit lors de la digestion des animaux », continue la Cour des comptes. Laquelle insiste sur le fait que « le respect des engagements de la France en matière de réduction des émissions de méthane (souscrits dans l’accord international Global Methane Pledge) appelle nécessairement une réduction importante du cheptel. »
A noter : l’institution recommande en outre au gouvernement de « mieux accompagner les éleveurs les plus en difficulté en développant un dispositif d’aides à la reconversion ».