Vigilance sur certains antidiabétiques

07 mai 2007

Par effet direct sur une protéine contrôlant à la fois la masse osseuse, les dépenses énergétiques et le métabolisme du glucose, certains antidiabétiques provoqueraient des effets secondaires au niveau osseux. Un traitement contre le diabète pourrait-il donc favoriser une ostéoporose ?

Cette information préoccupante – surtout pour les diabétiques âgés- vient d’être discutée dans le cadre du 34ème Symposium européen sur les Tissus calcifiés (ECTS) qui se tient actuellement à Copenhague. Beata Lecka-Czernik, gérontologue au CHU de Little Rock (Arkansas), a confirmé que « l’os est une cible pour la roziglitazone ». Il s’agit de l’un des antidiabétiques oraux les plus récents, introduit depuis maintenant 5 ans.

A Copenhague, sa présentation est allée plus loin que les travaux qu’elle avait présentés sur le sujet dès 2004. Elle avait alors, déjà démontré que ce médicament provoquait une diminution significative de la masse osseuse. Chez la souris. Comment expliquer ce phénomène ? Par l’effet de ce médicament sur une protéine très particulière que les spécialistes appellent PPAR-Gamma et qui donc, joue en quelque sorte un rôle « d’homme orchestre » aux frontières de l’équilibre glycémique – évidemment en cause dans le diabète – et du métabolisme osseux. Or tout ce qui porte atteinte à ce dernier et notamment à l’équilibre entre la destruction d’os âgé et la construction d’os neuf, peut réduire dangereusement notre masse osseuse. Voire mener à l’ostéoporose, particulièrement menaçante après 65 ans.

Pour l’auteur, « les résultats obtenus ‘in vivo’ chez la souris suggèrent que (ce type de traitement) pourrait entraîner un risque significatif d’effets secondaires affectant le squelette humain ». Une information préoccupante car le traitement des diabétiques les plus âgés est souvent complexe. Mais ce revers pourrait-on dire pour parodier l’adage, a peut-être une médaille. Car il y a là peut-être, une possibilité de développer de nouveaux traitements… contre l’ostéoporose.

En attendant, cette information intervient au moment même où l’Agence française de Sécurité sanitaire des Produits de Santé (AFSSaPS), dans le cadre d’une démarche distincte, diffuse aujourd’hui, une lettre aux prescripteurs, concernant justement des antidiabétiques de la même famille. Dans ce document, elle les informe d’une « augmentation de l’incidence des fractures chez les patientes traitées par pioglitazone ».

  • Source : de notre envoyé spécial au 34ème Symposium européen sur les tissus calcifiés, Copenhague 5-9 mai 2007, AFSSaPS, 7 mai 2007

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