











D’origine mal connue, ces troubles sembleraient aussi, moins fréquents chez les patients africains. De l’apparence à la réalité toutefois, il y a un pas. Car les connaissances ont là aussi grand besoin de progresser…
« On connaît mal la lipodystrophie et notamment ses causes. Différents facteurs interviennent dans son apparition : la maladie à VIH elle-même – un taux de CD4 bas semble favoriser la lipodystrophie- les effets des traitements… » (les antirétroviraux à haute efficacité sont en effet souvent liés au développement de lipodystrophies parfois spectaculaires, n.d.l.r.) mais aussi semble-t-il, la race blanche. Pour Alexandra Calmy (Hôpital universitaire de Genève, Suisse), les inconnues sont plus nombreuses en la matière, que les certitudes !
Ces dernières toutefois sont bien réelles, et préoccupantes. Car le retentissement de la lipodystrophie va bien au-delà de son impact psychologique ou esthétique. Si 77% se voient proposer un recours à la chirurgie esthétique, les voies explorées pour remédier au trouble sont multiples : changements dans les protocoles antirétroviraux (55% des cas), suivi psychologique (54%) ou diététique (53%) traitement endocrinologique (68%)… Il n’en reste pas moins que la lipodystrophie, particulièrement lorsqu’elle entraîne une obésité abdominale, est une cause importante de mortalité cardiovasculaire.
Rare, la lipodystrophie ? Certainement pas. Au Canada par exemple, les autorités reconnaissent qu’elle est susceptible d’atteindre « environ 50% des personnes vivant avec le VIH au cours des 3 premières années de traitement. (Et) il est impossible de prédire qui sera affecté avant de commencer le traitement ». A Genève, le service de dermatologie de l’hôpital universitaire a d’ailleurs ouvert un centre de soins ambulatoire qui lui est dédié…
Mais pourquoi, alors qu’elle paraît si fréquente au nord, la lipodystrophie est-elle minoritaire dans les pays du sud ? Au Sénégal, 31% des malades « seulement » présentent une lipodystrophie modérée ou sévère. Ils ne sont même pas plus de 30% au Bénin, même si les troubles du cholestérol paraissent y affecter 35% des patients. Et une cohorte rwandaise ne fait pas ressortir plus de 34% de lipodystrophiques. Ces différences avec les pays du nord laissent ample matière à recherche. Elles plaident néanmoins pour une prise en compte réelle du risque, et pour une prise en charge clinique globale… et précoce. Pour en savoir plus sur la lipodystrophie, cliquez ici
Source : de notre envoyée spéciale à la 5ème Conférence francophone VIH/SIDA, Casablanca, 28-31 mars 2010 ; La lipodystrophie : informations pour les personnes vivant avec le VIH, ministère de la Santé et des Services sociaux, Province du Québec, Canada.
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