











Les résultats, parus dans le Lancet Infectious Diseases, confirment l’intérêt de ce traitement. Le risque de transmission de la mère à l’enfant est en effet nettement réduit, avec une efficacité encore plus importante chez les femmes dont la charge virale est élevée. Depuis 2009, l’OMS recommande l’administration d’« antirétroviraux à un stade plus précoce de la grossesse, à partir de la 14e semaine et jusqu’à la fin de la période de l’allaitement ».
L’étude Kesho Bora, menée Afrique du Sud, au Burkina-Faso et au Kenya sur 824 patientes a comparé l’efficacité deux approches thérapeutiques. La première reposait sur l’administration d’une combinaison de zidovudine, de lamivudine et de lopinavir/ritonavir. Ce protocole a été mis en place dès le premier trimestre de la grossesse et jusqu’au 6e mois d’allaitement. L’autre protocole reprenait les précédentes recommandations de l’OMS, à savoir l’administration dune dose de zidovudine 2 fois par jour pendant leur grossesse, puis une dose unique de nevirapine au moment de l’accouchement.
Dans le premier groupe, les auteurs ont observé une baisse de 43% du risque de transmission du virus de la mère au nourrisson. Au 12e mois suivant la naissance, 5,4% de ces enfants se sont avérés contaminés, contre 9,5% dans l’autre groupe. Les résultats ont été également positifs parmi les patientes dont la charge virale était importante – avec un taux de 200 à 350 CD4. Dans ce cas, 10,2% des enfants étaient infectés à 12 mois, contre 16% pour ceux des femmes placées sous le traitement standard.
Et la toxicité ?
« Comme dans n’importe quel traitement, il existe des effets secondaires. Mais l’étude a montré que la balance bénéfice-risque était grandement acceptable dans ce cas », explique le Pr Jean-François Delfraissy, directeur de l’Agence nationale de Recherche sur le SIDA et les hépatites virales (ANRS). « C’est une bonne nouvelle surtout pour les pays en développement où l’allaitement représente un réel atout pour l’enfant », ajoute-t-il.
Le choix d’opter pour un allaitement artificiel en effet, y est souvent problématique. Le manque d’eau potable pour le préparer, mais également son prix, expliquent les difficultés rencontrées par les femmes qui souhaitent recourir à l’allaitement artificiel. Et naturellement, même dans le meilleur des cas celui-ci ne peut apporter les anticorps maternels, qui renforcent le système immunitaire des nourrissons. Or ils sont la meilleure des défenses, y compris contre bien d’autres maladies.
Source : The Lancet Infectious Diseases, 13 janvier 2011 ; OMS, ANRS, US Centers for Disease Control and Prevention (CDC), Eunice Kennedy Shriver National Institute of Child Health and Human Development (NICHD) of the National Institutes of Health, 2011; Interview du Pr Jean-François Delfraissy, ANRS, 14 janvier 2011
Recevez chaque jour par e-mail les dernières actualités santé.
Ce site utilise des cookies afin que nous puissions vous offrir la meilleure expérience utilisateur possible. Les informations sur les cookies sont stockées dans votre navigateur et remplissent des fonctions telles que vous reconnaître lorsque vous revenez sur notre site Web et aider notre équipe à comprendre quelles sections du site Web vous trouvez les plus intéressantes et utiles.
Plus d'informations sur notre politique de cookies sur nos CGU.
Ce site utilise Google Analytics pour collecter des informations anonymes telles que le nombre de visiteurs sur le site et les pages les plus populaires.
Si vous désactivez ce cookie, nous ne pourrons pas enregistrer vos préférences. Cela signifie que chaque fois que vous visitez ce site, vous devrez activer ou désactiver à nouveau les cookies.