VIH/SIDA : résultats décevants de l’initiative 3 en 5
29 mars 2006
Avec 1,3 million de séropositifs sous antirétroviraux fin 2005 dans les pays en développement, l’OMS et l’ONUSIDA sont loin de l’objectif de 3 millions qu’elles s’étaient assigné en 2003. Un rapport conjoint dresse un bilan décevant de cette action.
Evidemment, des progrès réels ont été enregistrés en matière de lutte contre le VIH/SIDA. Le contraire eût été surprenant ! Un million trois cent mille personnes sont désormais sous antirétroviraux dans les “pays à revenus faibles et intermédiaires“. Soit effectivement, trois fois plus qu’en décembre 2003.
L’Afrique subsaharienne -région du monde la plus durement touchée par l’épidémie- se distingue par exemple avec des chiffres encourageants. “Le nombre de personnes traitées y a été multiplié par plus de huit en 2 ans, passant de 100 000 à 810 000“, se félicitent l’OMS et l’ONUSIDA. Mais c’est en quelque sorte, l’arbre qui cache la forêt.
Car au-delà de ces chiffres, le monde est loin, très loin d’être en voie de contrôler l’expansion du SIDA. Et pour cause. Les résultats de l’initiative 3 en 5, autrement dit 3 millions de malades traités d’ici 2005 sont modestes. Moins de la moitié de l’objectif fixé a été atteint ! Plus de 570 000 enfants meurent encore du SIDA chaque année dans le monde. Et moins de 10% des femmes enceintes séropositives, bénéficient d’un accès aux traitements. Résultat, chaque jour il naît 1 800 petits porteurs du VIH…
Autre point noir, la situation des toxicomanes. Surtout en Europe orientale et en Asie centrale, où ils représentent 70% des séropositifs, et où “à peine 24% d’entre eux sont actuellement traités“. Dans ces conditions, il sera très difficile de parvenir à l’accès universel aux antirétroviraux d’ici 2010, un objectif pourtant toujours affiché par l’OMS et l’ONUSIDA.
Derrière les effets d’annonce et la satisfaction officiellement affichée, le programme à l’issue de sa première tranche doit bel et bien être considéré comme un semi-échec. Celui-ci était d’ailleurs annoncé. Dès le mois de mai 2005, ce programme considéré comme la “signature stratégique” de l’actuel directeur général de l’OMS avait été mis en cause par la Communauté internationale. A l’époque déjà son ambition était qualifiée de “bien modeste” par les critiques. Arrivés à moins de 50% d’un objectif modeste, les chantres officiels n’en ont pas pour autant été incités le moins du monde à la modestie…