VIH/Sida : une deuxième guérison
10 mars 2020
Après Timothy Brown, connu sous le nom de « patient de Berlin », un deuxième patient est aujourd'hui considéré comme guéri du Sida. Le « patient de Londres », en rémission depuis 30 mois, ne présente plus que des restes fossilisés du virus dans son organisme.
Guérir le Sida. Voilà un des enjeux majeurs de santé mondiale de ce siècle. Une nouvelle victoire vient d’être obtenue dans ce combat : un deuxième patient séropositif au VIH est désormais considéré comme guéri. Un constat partagé par ses médecins dans la revue The Lancet ce mardi.
Comme « le patient de Berlin », celui qu’on appelle « le patient de Londres » est en rémission depuis 30 mois. Comme son prédécesseur, il avait bénéficié d’une greffe de moelle osseuse réalisée pour traiter le lymphome de Hodgkin dont il souffrait. Petite précision : son donneur était porteur d’une mutation génétique rare et ne possédait donc pas le gène du récepteur CCR5, auquel le VIH doit s’accrocher pour infecter une cellule.
Rémission à vie à 98%
Il semble désormais que cette voie thérapeutique porte bien un espoir important pour traiter le VIH. En effet, les nombreux tests réalisés sur des cellules de plusieurs parties du corps du patient de Londres montrent une absence du virus. Seuls « 18 tests très sensibles ont permis de détecter de très faibles niveaux d’ADN fossilisé du virus dans certains prélèvements de tissus », précisent les médecins.
Les praticiens considèrent par conséquent que cette rémission de longue durée constitue une guérison. D’autant qu’un modèle mathématique mis au point à cette occasion permet d’estimer « la probabilité d’une rémission à vie de 98% » avec un don de moelle osseuse de ce type.
Reste que « plusieurs obstacles doivent encore être surmontés avant de pouvoir considérer l’utilisation de cette thérapeutique comme un traitement du VIH », concluent les médecins.
A noter : Plus de 37 millions de personnes vivent avec le VIH dans le monde. Parmi elles, moins de 60% bénéficient d’un traitement antirétroviral et la résistance aux molécules thérapeutiques commence à prendre de l’ampleur. Enfin, 1 million de patients meurent chaque année de maladies liées à l’infection par ce virus.