VIH/Sida : 5 questions sur le patient en rémission
05 mars 2019
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Pour la deuxième fois de l’histoire, un patient adulte séropositif au VIH est déclaré en rémission durable de l’infection. Comment est-ce possible ? Que signifie cette nouvelle ? Nous répondons à 5 questions clés sur ce cas hors du commun et sur le virus du Sida, toujours incurable à ce jour.
En quoi le patient de Londres est-il hors normes ?
Après Timothy Brown, dit « le patient de Berlin » il y a 12 ans, un patient britannique atteint par le VIH et souhaitant demeurer anonyme vient d’être déclaré en rémission durable par ses médecins. Il est seulement le second à avoir maintenu sa charge virale indétectable sans traitement antirétroviral après une greffe de moelle osseuse. Celle-ci a été réalisée pour traiter le lymphome de Hodgkin dont il souffrait.
Comment agit la greffe de moelle osseuse sur le virus ?
Le patient de Londres a bénéficié en 2016 d’une greffe de cellules souches de moelle osseuse d’un donneur porteur d’une mutation génétique rare delta-32. Les porteurs de cette mutation ne possèdent pas le gène du récepteur CCR5, auquel le VIH doit s’accrocher pour infecter une cellule. Par conséquent, ils ne peuvent être infectés par le VIH. « Remplacer les cellules immunitaires du patient par les cellules ne contenant pas ce récepteur semble permettre d’empêcher le virus de se multiplier », expliquent les médecins du patient de Londres (University College London).
Quelle différence y-a-t-il avec les contrôleurs du VIH ?
Moins de 1% des séropositifs sont en effet contrôleurs du VIH. Chez ces derniers, la réplication virale est spontanément supprimée, comme si leur organisme contrôlait l’infection. Sans avoir eu besoin d’une greffe de moelle et sans avoir jamais eu besoin de traitement antirétroviral. Ils ne développent donc pas la maladie.
Pourquoi ne fait-on pas bénéficier tous les séropositifs au VIH de ce traitement ?
Même si Timothy Brown, le premier patient déclaré est toujours en rémission près de 12 ans après car le VIH demeure indétectable dans son sang, « certains chercheurs ont cependant trouvé des traces d’ARN viral résiduel dans certains [de ses] tissus », indique le Portail VIH/Sida du Québec. On ne sait donc pas s’il est réellement guéri. De plus, « la thérapie utilisant les gènes est trop complexe pour être utilisée à grande échelle », complète le même Portail.
Pourra-t-on un jour guérir du VIH/Sida ?
Les cas des patients de Berlin et désormais de Londres ouvrent de nouvelles pistes de recherche autour du récepteur CCR5, augmentant l’espoir de pouvoir un jour guérir tous les patients et d’interrompre l’épidémie mondiale de Sida.
A noter : Près de 37 millions de personnes vivent avec le VIH dans le monde. Parmi elles, seulement 59% bénéficient d’un traitement antirétroviral et la résistance aux molécules thérapeutiques commence à prendre de l’ampleur. Enfin, 1 million de patients meurt chaque année de maladies liées à l’infection à ce virus.
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Source : International AIDS Society, 5 mars 2019 – Portail VIH/Sida du Québec, consulté le 5 mars 2019 – University College London, 5 mars 2019
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Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Vincent Roche