VIH : 16 ans de vie en plus depuis 1996 !
17 octobre 2011
Bonne nouvelle sur le front du VIH ! Au Royaume-Uni, l’espérance de vie des patients infectés par le virus a augmenté de 16 ans depuis 1996. En fait depuis l’introduction des antirétroviraux à haute efficacité. De nos jours, soulignent les auteurs d’un travail britannique, « un diagnostic précoce associé à un traitement démarré au bon moment ont vraiment un impact très positif sur l’espérance de vie ». A l’image de toute autre maladie chronique.
Le Dr Margaret May et son équipe de la faculté de Médecine de Bristol, se sont appuyées sur les données d’une grande étude épidémiologique démarrée en 2001 : la UK Collaborative HIV Cohort. Ils ont analysé les dossiers médicaux de 17 661 patients, suivis dans des hôpitaux britanniques depuis 1996.
Au total, 7% (1 248) d’entre eux sont décédés au cours de la période de suivi. Les résultats montrent que « l’espérance de vie à l’âge de 20 ans d’un patient infecté par le VIH est passée de 30 ans en 1996, à 46 ans en 2009 », précise Margaret May.
Elle a toutefois observé d’importantes différences selon le sexe. C’est ainsi que l’espérance de vie – toujours à 20 ans – des femmes, est supérieure de 10 ans à celle des hommes : 50 ans contre 40 ans ! Aujourd’hui, un homme infecté par le VIH vit en moyenne jusqu’à 60 ans, au lieu de 70 ans pour une femme. Dans la population générale, ces chiffres s’élèvent respectivement à 78 et 82 ans.
Ne pas baisser la vigilance
Cette étude a donc le mérite de chiffrer un phénomène déjà bien connu dans les pays développés. Sans surprise, les auteurs mettent en évidence l’apport des antirétroviraux et un meilleur suivi des patients, toujours « plus nombreux à avoir un taux de lymphocytes CD4 élevé ». Or ces derniers sont essentiels au bon fonctionnement de notre système immunitaire.
Margaret May insiste toutefois sur l’importance d’un diagnostic précoce. Et pour cause, plus le traitement est démarré tôt, plus le gain d’espérance de vie sera important. « Aujourd’hui, l’infection à VIH est devenue une maladie chronique avec un bon pronostic si le traitement est initié précocement », explique-t-elle.
Publié dans le British Medical Journal, ce travail a également fait l’objet d’un éditorial, signé du Dr Mark Gompels (Bristol). Il souligne que « ces résultats sont très rassurants pour les patients et ils devraient également être diffusés aux populations à risque ». Dans tous les cas, ces bonnes nouvelles ne doivent pas faire baisser la vigilance. Autrement dit, le préservatif reste toujours le meilleur moyen de prévention contre le VIH…et toutes les autres infections sexuellement transmissibles (IST).