VIH : une rémission possible avec un traitement précoce ?
16 janvier 2024
Des chercheurs français viennent de montrer que, dans la lutte contre le VIH, une prise en charge précoce pourrait permettre de contrôler le virus sur le long terme après l’arrêt d’un traitement et ainsi favoriser la rémission.
Ces dernières années, plusieurs cas de rémission au VIH ont ainsi été constatés. Mais, rien n’a encore permis d’obtenir un traitement pour tous.
Dans leur étude de la cohorte VISCONTI, des chercheurs de l’Institut Pasteur apportent néanmoins un nouvel espoir : celui de la rémission si le traitement est initié suffisamment tôt. Les scientifiques ont ainsi comparé sur des primates les résultats après deux ans de traitement ; l’un mis en place peu de temps après l’infection (en phase aiguë), l’autre plusieurs mois après l’infection (en phase chronique). D’autres n’ont pas reçu de traitement.
Dans les 4 semaines…
Les résultats, reproductibles à l’Homme, montrent que le traitement précoce mis en place dans les quatre semaines qui suivent l’infection favorise très fortement le contrôle viral après son interruption. « Notre étude indique l’existence d’une fenêtre d’opportunité pour favoriser la rémission de l’infection par le VIH », précise Asier Sáez-Cirión, responsable de l’unité Réservoirs viraux et contrôle immunitaire à l’Institut Pasteur. « On constate que le traitement précoce maintenu pendant deux ans optimise le développement des cellules immunitaires. Elles acquièrent une mémoire efficace contre le virus, pour l’éliminer naturellement lors du rebond viral après arrêt du traitement. »
Un dépistage précoce
Des travaux qui confirment surtout l’intérêt d’un dépistage précoce pour une prise en charge mis en place le plus tôt possible. « L’effet du traitement précoce sera double : au niveau individuel, car le traitement précoce empêche la diversification du virus au sein de l’organisme, préserve et optimise les réponses immunitaires contre le virus. Et au niveau collectif, car il évite la possibilité de transmettre le virus à d’autres personnes », conclut Asier Sáez-Cirión.