











© Manoocher Deghati/IRIN
Les données épidémiologiques suggèrent qu’une part non négligeable des migrants d’Afrique subsaharienne qui vivent avec le VIH en Europe ont été infectés après leur arrivée. Bien que la proportion ne soit pas connue. Les rédacteurs de la dernière livraison du Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) ont donc cherché à quantifier ce phénomène en France… Et leurs observations font froid dans le dos.
En France, comme dans la plupart des pays d’Europe de l’Ouest, les personnes originaires d’Afrique subsaharienne sont particulièrement touchées par l’épidémie de VIH/SIDA. Parmi les patients suivis en France, 24% sont nés dans un pays d’Afrique subsaharienne… alors que cette population ne représente que 1% de la population .
Dans leur étude, les chercheurs ont estimé la proportion de ces migrants infectés en France parmi ceux suivis pour une infection au VIH, en combinant des données biographiques et cliniques recueillies dans l’enquête ANRS Parcours (qui s’est cantonnée à la population en Ile-de-France).
L’infection était considérée comme acquise en France si l’un des critères biographiques suivants était rempli :
Lorsqu’aucun de ces critères n’était rempli, un modèle statistique de déclin des CD4 a été utilisé.
Résultat, « une part importante (entre 35% et 49%) de migrants d’Afrique subsaharienne séropositifs au VIH et résidant en Ile-de-France ont été infectés après leur arrivée en France ».
Les femmes les plus touchées
Dans le détail, sur les 898 personnes suivies dans le cadre de l’étude ANRS Parcours, 133 avaient été diagnostiquées infectées par le VIH avant l’arrivée en France. Sur la base des éléments biographiques, 228 ont pu être classées comme infectées après l’entrée sur le territoire. Pour les 537 autres patients, la modélisation à partir du déclin des CD4 conduit à estimer qu’entre 69 et 197, ont été contaminés en France.
Du côté des explications, « les migrants font face à des grandes difficultés pour obtenir des papiers ou un logement », avance Annabel Desgrées du Loû, de l’Institut de Recherche sur le Développement (IRD) et principal auteur de ce travail. « Durant cette période très difficile, les femmes surtout, ont plus de rapports sexuels à risque, souvent dans le but d’avoir un lieu où dormir, ou la protection de quelqu’un qui, lui, a des papiers. »
Pour le Pr Jean-François Delfraissy, directeur de l’Agence nationale de recherches sur le SIDA et les hépatites virales (ANRS), « cette recherche attire notre attention sur la nécessité de mettre en place des mesures d’accompagnement et de prévention du VIH spécifiques pour cette population ».
Source : BEH 40-41, 1er décembre 2015 – ANRS, IRD, INPES, consultés le 27 novembre 2015
Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet
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