VIH/SIDA : le test chez soi, bientôt une réalité ?

22 mars 2013

La FDA américaine a autorisé les autotests salivaires en 2012. © www.oraquick.com

La ministre des Affaires sociales et de la Santé, Marisol Touraine, a demandé un nouvel avis au Conseil national du Sida (CNS) sur la commercialisation en France d’autotests de dépistage de l’infection à VIH. Voté le 20 décembre 2012, cet avis vient d’être rendu public.

Il intervient dans un contexte marqué par l’évolution des stratégies de dépistage en France, avec l’utilisation de tests rapides d’orientation diagnostiques, réglementée depuis 2010. Mais aussi par l’autorisation d’un autotest salivaire aux États-Unis par la Food and Drug Administration en juillet 2012.

Déjà en 1998, puis en 2004, le CNS a rendu deux avis défavorables à la mise à disposition de ces tests. Le Conseil a réexaminé l’ensemble des réserves émises dans ses publications. Ainsi, selon le CNS, « pour détecter le VIH, les autotests offrent une spécificité satisfaisante et leur usage, pour l’autotest salivaire, peut-être envisagé sans intervention extérieure. Pour faire régresser l’épidémie du VIH, ils (les autotests) présentent un rapport bénéfices / risques favorable. »

Pas sans conditions

Le CNS note toutefois que la sensibilité de ce mode de dépistage « apparait relativement moins satisfaisante. Il doit constituer un dispositif additionnel et complémentaire de l’offre existante et ne pas s’y substituer. » Ainsi, recommande-t-il :

  • Des modes d’accès diversifiés, comme la vente libre en pharmacies, parapharmacies ou sur Internet ;
  • La mise en œuvre d’un accompagnement « performant » des usagers des autotests (documents fournis avec l’autotest et services d’assistance à distance) ;
  • Une promotion plus générale du dépistage ;
  • Une évaluation faisant suite à l’introduction des autotests.

Et maintenant ?

Contacté par l’agence de presse Destination Santé, le CNS a insisté sur le fait qu’il ne s’agissait là que d’un « avis, émis pour éclairer les pouvoirs publics. Le Comité consultatif national d’Ethique (CCNE) a lui-même été saisi par Marisol Touraine sur le sujet. Selon toute vraisemblance, les résultats de leurs travaux devraient être rendus publics la semaine prochaine. »

Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

  • Source : Conseil national du Sida, 22 mars 2013

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