Violence : apprendre à penser l’impensable

27 novembre 2002

En ces temps de violence quotidienne et de gestes inexplicables, un universitaire américain s’attache justement à comprendre et expliquer l’injustifiable !
Mais l’intérêt majeur de «Prisonniers de la haine. Les racines de la violence», du Pr Aaron T. Beck, est d’être paru… avant la chute des tours jumelles de Manhattan ! Professeur de Psychiatrie à Philadelphie, il a vraiment fait oeuvre prémonitoire… Son traducteur pour la France est un autre psychiatre, Jean Cottraux, de l’hôpital neurologique de Lyon. Et il a naturellement apprécié «la qualité prophétique du livre. Lorsque les événements du 11 septembre se sont produits, tout ce que j’avais lu s’est réalisé devant mes yeux.»

Cet ouvrage décrit avec une précision clinique les mécanismes psychologiques de la violence individuelle et collective. Pourtant, l’auteur se veut aussi optimiste. Il propose des modèles de prévention de la délinquance et de la violence, notamment auprès des enfants. Aaron Beck tente aussi d’expliquer pourquoi et comment une communauté peut en arriver à se rattacher à un chef qui prône la destruction d’une autre communauté. Les exemples sont nombreux : hooliganisme, génocide des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale… avec naturellement un paragraphe écrit a posteriori par le traducteur sur la destruction des « Twin towers »…

Comprendre l’impensable, c’est déjà une forme de thérapie, l’affirmation d’une volonté de survie, une confiance affichée en l’Homme. Prisonniers de la haine. Les racines de la violence, d’Aaron T. Beck traduit par Jean Cottraux aux éditions Masson, 381 pages.

  • Source : OMS, 22 novembre 2002

Aller à la barre d’outils