Violence sexuelle : éradiquer cette « arme de guerre »
19 juin 2017
©Albert González Farran
Utilisés pour humilier, dominer ou disperser les communautés, les viols et les mariages forcés sont encore rapportés dans de nombreux pays en guerre. Principales victimes, les jeunes filles et les femmes. Pour lutter contre ce fléau, la justice et les politiques de dissuasion sont à l’ordre du jour. Le point à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence sexuelle en temps de conflit, organisée ce 19 juin.
« La violence sexuelle endémique, notamment les viols, les enlèvements, la traite des êtres humains, l’esclavage sexuel et les mariages forcés, contribuent aux souffrances disproportionnées infligées aux femmes et aux filles en période de conflit », constate Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, à l’occasion de la journée internationale dédiée à ce fléau humain ce 19 juin. Une discrimination source d’intimidation, de domination ou de dispersion d’ethnies.
Des actes « systématiques, généralisés et d’une brutalité épouvantable »
Le thème de cette édition 2017 est centré autour de la sensibilisation avec ce slogan : « Prévenir les crimes de violence sexuelle à travers la justice et la dissuasion ». En effet, si ces actes sont considérés comme illégaux, les violences sexuelles sont « dans certains cas, devenus systématiques, généralisées et d’une brutalité épouvantable ».
A l’Assemblée générale des Nations Unies, les mots sont forts. « Un cri éthique » doit être poussé à l’occasion de cette journée qui « n’est associée à aucun conflit en particulier, mais à une tragédie pour l’humanité », appuie la représentante de l’Argentine. Les Nations Unies rappellent à ce sujet « les atrocités commises en Ouganda et le fait que le peuple a fini par se lever contre le Gouvernement qui les perpétuait ».
Que dit le droit international ?
Certes, le Conseil de sécurité condamne l’utilisation de la violence sexuelle « comme une arme de guerre pouvant faire obstacle à la consolidation de la paix », depuis quasiment 10 ans. Inscrite dans la résolution 1820 du 19 juin 2008, cette mesure porte un message clair : le droit international humanitaire et le droit international des droits de l’homme imposent « d’éliminer toutes les formes de violence à l’égard des femmes et des filles, notamment en mettant fin à l’impunité et en assurant la protection des civils (…) pendant et après les conflits armés, conformément aux obligations contractées par les États ».
Mais pour une meilleure protection, le renforcement de la justice est primordial : « la Cour pénale internationale (CPI) peut jouer un rôle dans la lutte contre la violence sexuelle », argumentent les membres des Nations Unies. Ces derniers en appellent aussi à « la sensibilisation des dirigeants politiques, des Casques bleus et des policiers en service dans les missions de maintien de la paix de l’ONU ».
-
Source : Organisation des Nations Unies, le 19 juin 2017
-
Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Dominique Salomon