Viracept : le fabricant répond aux attaques des associations

26 juillet 2007

« Incurie, mauvaise volonté, lenteur ». Voilà ce que reproche à la firme pharmaceutique Roche le TRT-5, un groupe qui rassemble huit associations françaises de lutte contre le SIDA. Pour justifier cette attaque, ce dernier accuse l’entreprise d’avoir manqué de transparence à propos du Viracept (nelfinavir) contaminé.

Cet antirétroviral rappelons-le, avaient fait l’objet le 6 juin dernier d’un rappel du marché mondial pour cause de contamination par de l’éthyle mésylate, une substance génotoxique.

Les associatifs ne veulent pas en rester là. Ils demandent notamment au fabricant de constituer des registres exacts des patients ayant pris du Viracept, et de remplacer gratuitement ce produit par un autre antirétroviral. Spécialement dans les pays du Sud où, selon la coordinatrice du TRT-5 Dominique Blanc, la contamination aurait entraîné « une désorganisation des systèmes de santé. »

La firme a joué la transparence, précisément, devant l’International AIDS Society qui tenait réunion à Sydney (Australie) jusqu’à hier soir. Aux attaques des associations, elle répond point par point que « plusieurs dizaines de milliers de patients dans le monde auraient été en contact avec le produit contaminé. » La firme cite vingt pays qui seraient concernés : Afrique du Sud, Allemagne, Botswana, Burkina Faso, Cameroun, Egypte, Espagne, France, Iran, Italie, Kenya, Mali, Mexique , Mozambique, Nigeria, Ouganda, Portugal, Royaume-Uni, Taïwan et Ukraine.

Sans surprise, Roche refuse de remplacer le Viracept par un autre produit. Ses représentants rappellent en effet et non sans fondement, que la prescription d’un médicament plutôt que d’un autre est du seul ressort du médecin, « dans le cadre de la relation avec son patient ». Et l’interchangeabilité des médicaments n’est pas la même, qu’il s’agisse d’antirétroviraux ou d’antalgiques de premier niveau… L’entreprise en revanche, assure prendre à sa charge tous les coûts « liés au retrait et au rappel de Viracept ».

  • Source : TRT-5, 22 juillet 2007, laboratoire Roche, Présentation à Sydney devant l’International AIDS Society, 25 juillet 2007

Aller à la barre d’outils