Virus du Nil occidental : des oiseaux, des chevaux et des hommes…

09 septembre 2002

L’inquiétude grandit outre-Atlantique, où 425 cas humains de fièvre du Nil occidental ont été enregistrés dans 41 états. Au total, 20 morts ont été attribués à cette maladie transmise par des moustiques infestés par des oiseaux migrateurs en provenance de la corne de l’Afrique…
Le virus responsable provoque des méningites et encéphalites parfois mortelles et si des essais ont débuté avec de l’interféron alpha, aucun traitement probant n’est encore proposé.

Comment expliquer l’invasion américaine quand notre continent paraît indemne ? Pas par quelque négligence. Dès 2001, une surveillance de West Nile a été instaurée en Camargue. Associant surveillance humaine et animale (oiseaux, chevaux et moustiques), elle devait permettre la mise en évidence précoce de la circulation virale. Or aucun cas grave d’infection n’a été signalé chez l’humain ni le cheval.

« Une seule séroconversion a été recensée chez un canard appelant en fin de saison, » souligne le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) du ministère de la Santé. « Le virus n’a été décelé dans aucun pool de moustiques analysés. On peut raisonnablement en conclure que (…) cette zone ne serait favorable qu’au développement d’épizooties où des poussées virales ponctuelles peuvent être responsables de la contamination d’hôtes accidentels comme en 2000 pour les chevaux. »

En clair, le climat camarguais ne conviendrait pas au moustique… ou au virus. Ce qui n’est une raison ni pour baisser la garde, ni pour oublier de se protéger contre les moustiques : ce n’est pas seulement une question de confort !

  • Source : BMJ, volume 325, 31 August 2002 p. 460, BEH n°33 août 2002

Aller à la barre d’outils