Visites à domicile : SOS Médecins en appelle au gouvernement !

14 octobre 2002

La réforme de la tarification de la visite provoque la colère du réseau SOS Médecins. Avec un millier de médecins urgentistes, ce dernier assume 2,6 millions d’interventions à domicile chaque année. Un véritable service public.
Or pour le Dr Frédéric Bastian, président de l’association, le remboursement intégral des seules visites médicalement justifiées «remet en cause l’accès de toutes les classes sociales à une médecine de proximité.» Une approche dangereuse qui, selon le Dr Patrick Brasseur qui préside SOS Médecins Paris, «ouvre la voie à une médecine à deux vitesses.»

Les médecins SOS remplacent souvent le généraliste, la nuit et les week-ends. Ils ne connaissent pas les patients, et doivent simplement assurer « la continuité des soins.» Leurs représentants s’alarment des critères de non remboursement de la visite. «Un renouvellement d’ordonnance en maison de retraite est médicalement justifié, mais si un patient a 40 degrés de température, ça ne l’est pas ! Où est la logique ?» tonne le Dr Bastian.

L’assurance maladie entend diminuer de 5% sur un an le nombre de visites à domicile. Un objectif raisonnable car la France est championne du monde dans ce domaine, avec 65 millions de visites à domicile en 2001 !

Pour le législateur, les visites médicalement justifiées concerneront les patients de plus de 75 ans atteints d’une affection de longue durée (ALD), quelle qu’elle soit. Avant 75 ans, seules quelques ALD ouvriront droit à une visite à domicile : accident vasculaire cérébral (AVC) invalidant, affection neuromusculaire grave, maladie de Parkinson, mucoviscidose, paraplégie, sclérose en plaques… Les patients ayant subi une intervention lourde – coefficient supérieur à K150 – bénéficieront également du remboursement de la majoration pour déplacement.

Les autres devront acquitter dix euros de leur poche. Certes les abus sont nombreux. Le principe est donc louable, même si dans la réalité des choses l’âge ne saurait entrer seul en ligne de compte. Mais son application laisse trop peu de place aux cas humains. Comme souvent…

  • Source : Ministère de la Santé, 9 octobre 2002

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