Voici venir la rampante épidémie…

28 octobre 2005

La vitamine D maximise l’absorption du calcium, maintient sous contrôle l’hormone parathyroïdienne (qui favorise la destruction osseuse, n.d.l.r.) et régularise les rapports entre destruction et construction osseuses“.

Avec d’autres spécialistes réunis à Genève, le Pr Solomon Epstein (New York) s’alarme. Les femmes manquent de vitamine D, dans des proportions telles qu’on parle ouvertement d’une “épidémie”.

Tout est parti d’une étude présentée aux Etats-Unis en février dernier. Elle a démontré que la majorité des femmes ménopausées, dans le monde, souffre d’un déficit marqué en vitamine D. Laquelle donc, est essentielle au squelette. La majorité ? Absolument : 51% des Latino-américaines, 52% des Européennes, 59% des Australiennes, 63% des Asiatiques et 81% des Moyen-orientales. Avec une moyenne mondiale supérieure à 59% de femmes carencées !

Epstein cite également un autre travail, mené aux Etats-Unis sur les femmes de 50 ans et plus hospitalisées pour fractures. Lequel montre que… 97,4% de ces dernières ont un taux sérique de vitamine D inférieur à la normale. Or souligne-t-il, “la moitié de ces femmes ne bénéficiait pas d’une supplémentation suffisante en vitamine D“. Pour un autre spécialiste, le Pr Paul Lips de l’hôpital universitaire d’Amsterdam, “il est indispensable d’améliorer le statut vitaminique des personnes âgées en général, et des malades atteints d’ostéoporose en particulier“. Une remarque surprenante à première vue pour qui se souvient de l’attention apportée dans ce domaine… à nos enfants.

Souvenez-vous en effet – pour les Papy-boomers !– de l’huile de foie de morue de votre enfance. Laquelle est depuis lors avantageusement remplacée par des ampoules de vitamine D, heureusement sans saveur ! L’objectif est à cet âge de lutter contre le rachitisme qui affecte les enfants carencés. Passé l’enfance cependant, plus rien. Comme si notre squelette, supposé achevé, était censé se débrouiller seul pour trouver la vitamine D dont il a impérativement besoin pour fixer le calcium de nos os.

Or dans le même temps notre mode de vie a changé. Pas toujours pour le meilleur : de plus en plus sédentaires, nous pratiquons de moins en moins d’activités de plein air. Notre exposition au soleil qui nous aide à synthétiser la vitamine D, diminue du même coup. Et cela d’autant plus que nous nous découvrons moins, en nous abritant derrière des écrans protecteurs. Une bonne pratique au demeurant, qui nous protège contre le risque de mélanome malin. Lequel devient beaucoup moins préoccupant au 3ème âge, qui coïncide par ailleurs avec une baisse de la capacité cutanée à produire la précieuse vitamine D !

Que faire ? Pour les spécialistes réunis à Genève, les femmes de 50 ans et plus doivent absolument améliorer la gestion de leur ressource en vitamine D. Pour Solomon Epstein, elles n’ont pas lieu de craindre le soleil. Elles devraient donc s’y exposer plus volontiers. Mais cela ne suffira pas. Il leur faut aussi veiller à absorber quotidiennement des quantités suffisantes de cette vitamine a notamment souligné Paul Lips. Et cela, c’est apparemment très difficile à obtenir à en croire les mauvais résultats des essais de traitements associant calcium et vitamine D.

  • Source : de notre envoyé spécial au 2nd Joint Meeting of the European Calcified Tissue Society and the International Bone and Mineral Society, Genève, 25-29 juin 2005

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