Vous respirez mal, un signe d’arrêt cardiaque ?
13 janvier 2016
Après 45 ans, ce sont le plus souvent les maladies coronaires qui vont provoquer un infarctus du myocarde, lequel, dans certains cas, entraînera l’arrêt cardiaque. PathDoc/Shutterstock
Chaque année, environ 50 000 personnes décèdent prématurément en France d’un arrêt cardiaque. Or plus de la moitié des patients qui meurent subitement auraient des signes avant-coureurs. Lesquels laisseraient en principe largement le temps d’intervenir.
Chaque année se produit environ un arrêt cardiaque toutes les 10 minutes. Seuls 5% à 7% des victimes survivent. Vécus comme une fatalité, ces accidents pourraient être anticipés dans de nombreux cas, selon les découvertes faites au cours d’une étude menée par Eloi Marijon, chercheur et cardiologue au sein du Paris Centre de recherche cardiovasculaire (Unité INSERM 970 / AP-HP Hôpital Européen Georges Pompidou).
Son équipe a étudié précisément ce qui se passait dans les 4 semaines précédant la survenue d’un arrêt cardiaque. « La reconstitution des événements chez 839 hommes et femmes victimes de mort subite s’est faite en interrogeant minutieusement les témoins, les membres de la famille, mais également les données médicales des hôpitaux et des médecins libéraux de la région », indique l’INSERM.
Une difficulté à respirer quelques jours avant
La douleur dans la poitrine était le symptôme le plus fréquent. Les autres signes d’alerte regroupaient l’essoufflement d’effort et les pertes de connaissance. « Dans deux cas sur trois les douleurs de la poitrine étaient caricaturales d’un problème cardiaque, avec une douleur intense en étau. Mais elles avaient été intermittentes jusqu’à la survenue de l’arrêt cardiaque », indique le Dr Marijon. « En revanche, lorsque c’était une difficulté pour respirer, elle démarrait quelques jours avant et était le plus souvent continue jusqu’à l’arrêt cardiaque. »
Par ailleurs, « seulement 19% de ces patients avec symptômes ont appelé les secours ». Et ce, alors même que « ceux qui ont appelé présentaient 6 fois plus de chance de survivre (atteignant plus de 30% de survie !) comparés à ceux ayant négligé leurs symptômes », poursuit l’auteur. « La leçon, c’est que si vous avez ce genre de symptômes, il ne faut pas les ignorer. Si vous êtes dans cette situation, allez au plus vite voir votre médecin traitant. Et surtout ne perdez pas de temps », insiste Eloi Marijon.
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Source : Annals of Internal Medicine, 13 janvier 2016
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Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet