Vous souffrez d’un cancer du poumon ? Dites stop au tabac

06 novembre 2019

Il n’est jamais trop tard pour arrêter de fumer. Si on vous a diagnostiqué un cancer du poumon, le sevrage sera un allié précieux pour votre combat contre la maladie. Aussi bien pour votre qualité de vie que pour votre prise en charge. Vous diminuerez ainsi votre risque de décès de 18% ! Les explications du Dr Didier Debieuvre, pneumologue à l’hôpital Emile Muller de Mulhouse.

Dans le cadre du mois sans tabac, le Collège des pneumologues des hôpitaux généraux (CPHG), Bristol-Myers Squibb et l’association Mon réseau cancer du poumon sensibilisent à un sujet peu traité : l’intérêt du sevrage tabagique en cas de cancer du poumon. Objectif : inciter les patients à se débarrasser du tabac.

De meilleures chances de survie

« Aujourd’hui encore, 50% des patients souffrant d’un cancer du poumon continuent de fumer. Le fait d’arrêter, pour un patient qui souffre d’un cancer bronchique, apporte pourtant un bénéfice en termes de survie », explique le Dr Didier Debieuvre, président du CPHG.

Ce n’est pas tout : l’arrêt du tabac permet également de réduire les risques de complications pendant et après la chirurgie, mais aussi de limiter l’apparition de certains effets secondaires liés aux traitements anticancéreux. Et notre spécialiste insiste sur l’intérêt du sevrage pour l’impact des traitements. « Chez certains patients, le tabac peut affecter l’efficacité du traitement et de la prise en charge. »

Bon pour les poumons mais pas seulement

Autres bonnes raisons d’arrêter de fumer : les bénéfices psychologiques. « Les patients me disent se sentir beaucoup mieux dans leur tête car c’est déjà une victoire contre la maladie », insiste le Dr Debieuvre. « Leur santé respiratoire s’améliore rapidement, aussi. En effet, ils retrouvent un peu plus de confort, de souffle et toussent moins. »

Autre bénéfice peu mis en avant, l’arrêt du tabac permet d’améliorer l’état de santé général des patients. « Ils vont retrouver le goût, l’odorat et du plaisir à manger. Ils vont ainsi reprendre du poids ce qui va être un élément favorable dans la lutte contre la dénutrition liée au cancer, facteur de mauvais pronostic. »

Arrêter de fumer diminue également le risque de développer un autre cancer lié au tabac comme les cancers ORL, de l’œsophage, du sein, du rein ou de la vessie. Sans compter le risque de survenue d’autres maladies graves telles que l’infarctus du myocarde, la BPCO et l’artérite.

Ce n’est pas qu’une histoire de motivation

Comme l’indique notre spécialiste, « arrêter de fumer, c’est souvent très difficile. Tout ne repose pas sur la volonté. Gardons à l’esprit que le tabac est une drogue dure en termes d’addiction. C’est difficile de l’abandonner. Une aide est le plus souvent indispensable. Nous adressons par exemple nos patients à un tabacologue et/ou un psychologue pour leur apporter les meilleures chances de réussite ».

Si vous êtes dans cette situation, sachez que le sevrage tabagique fait intégralement partie de votre prise en charge. Parlez-en avec votre équipe soignante ou votre médecin traitant. Il existe de nombreuses solutions pour vous aider à arrêter de fumer.

A noter : Le tabac est responsable de plus de 8 cancers du poumon sur 10. En France, avec 46 363 nouveaux cas en 2018 (31 231 hommes et 15 132 femmes), le cancer du poumon se place en quatrième position derrière ceux de la prostate, du sein et du colon/rectum. En élargissant les options thérapeutiques et en permettant une individualisation de la prise en charge, les thérapies ciblées puis l’immunothérapie ont permis de faire reculer la maladie. Le cancer du poumon reste cependant le cancer le plus meurtrier, avec 33 117 décès en 2018 (au premier rang des décès par cancer chez l’homme et au second rang chez la femme).

Pour davantage d’informations :

  • Source : British Journal Cancer (2017) 117, 1224-1232 doi 10.1038/bjc.2017.179 - Institut national du Cancer. Arrêt du tabac dans la prise en charge du patient atteint de cancer – Systématiser son accompagnement. Outils pour la pratique, mars 2016 - Institut national du Cancer, premier facteur de risque évitable de cancers. Mis à jour le 9 novembre 2017 www.e-cancer.fr/Comprendre-prevenir-depister/Reduire-les-risques-de-cancer/Tabac/Le-premier-facteur-de-risque-evitable-de-cancers - Institut national du Cancer -Rapport - Volume 1 - Tumeurs solides - Estimations nationales de l'incidence et de la mortalité par cancer en France métropolitaine entre 1990 et 2018 – juillet 2019 - https://www.fondation-arc.org/cancer/cancer-poumon/traitement-cancer#systemiques

  • Ecrit par : Emmanuel Ducreuzet – Edité par : Dominique Salomon

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