Zika, chikungunya, dengue… bientôt une crème pour éviter l’infection

27 janvier 2020

Pour réduire le risque d’infection par des maladies transmises par les moustiques, une équipe britannique a montré le potentiel d’une crème cutanée. Déjà utilisée dans d’autres indications, elle stimule le système immunitaire de la peau, empêchant le virus de se répliquer. 

Une simple crème à appliquer sur la piqûre de moustique pour réduire le risque d’infection. Voici l’ambition de chercheurs de l’Université de Leeds suite à leur récente découverte. Ils ont en effet observé qu’une crème déjà utilisée dans le traitement de verrues génitales et de certains cancers de la peau pouvait protéger contre zika ou encore la dengue après une piqûre de moustique.

En effet, de très nombreuses maladies infectieuses sont transmises par ce biais. Lorsque celle-ci a lieu, le corps réagit face à la lésion cutanée mais n’est pas prêt à combattre le virus ainsi transmis. 

600 fois moins de virus chikungunya

Les chercheurs britanniques ont donc testé l’application de cette crème une heure après la piqûre. Dans un premier temps, ils ont comparé la réaction cutanée de prélèvement de peau saine exposée au zika. Une partie des morceaux de peau avaient bénéficié de l’application de la crème, l’autre non. Le résultat est très concluant : les prélèvements non traités montraient 70 fois plus de traces du virus que les autres. Le même exercice avec le chikungunya était encore plus spectaculaire : la peau contenait alors 600 fois plus de traces que les prélèvements cutanés avec la crème !

Les scientifiques ont par ailleurs testé leur hypothèse sur des souris. Objectif, observer comment réagit le corps face à l’attaque virale, avec ou sans la crème. Même constat d’efficacité : deux semaines après la piqûre de moustique, le taux de survie des rongeurs infectés par le virus de la forêt Semliki était nul pour les animaux non traités. Alors qu’il était de 65% pour les souris ayant reçu la crème.

Thérapie prometteuse

Selon les chercheurs, la crème permet de stimuler le système immunitaire contre le virus rapidement après la piqûre. Réduisant la capacité du virus de se répliquer et donc d’infecter l’organisme. Elle mettrait notamment en route la production de macrophages, des cellules immunitaires.

« Il est trop tôt pour recommander cette thérapie aux personnes piquées par des moustiques », indiquent les auteurs. Toutefois, « nous avons bon espoir que cette découverte puisse aider de nombreuses personnes à se prémunir de certaines maladies infectieuses », ajoutent-ils. L’intérêt majeur étant que cette méthode thérapeutique semble fonctionner quel que soit le virus. Un espoir majeur dans de nombreuses régions du monde où ces maladies font des ravages.

  • Source : University of Leeds, 22 janvier 2020

  • Ecrit par : Dominique Salomon – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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