Comment devenir donneur d’organes ?
23 février 2010
Le don d’organes implique une discussion avec vos proches, pour leur faire connaître votre choix. Parce que posséder simplement une carte de donneur n’est ni nécessaire, ni suffisant. Précisions.
En France en effet, seules les personnes qui ne veulent pas que leurs organes soient prélevés après leur mort doivent s’inscrire sur un registre des refus. En cas de décès dans des conditions permettant le prélèvement (c’est-à-dire dans seulement 1% des cas), les médecins vérifient d’abord ce registre. Si le défunt n’y figure pas, ils interrogent systématiquement les proches. Et cela, même s’ils retrouvent une carte de donneur. Pour que votre choix soit respecté, vous devez donc avoir parlé avec votre famille et votre conjoint(e).
Si en effet, vous ne les avez pas informés de votre décision, ils risquent, dans le doute, de refuser le prélèvement. Vous pouvez choisir de ne donner que certains organes. Mais à nouveau, ce choix nécessite une discussion avec vos proches, qui pourront ainsi en témoigner. Le moment où la famille est informée d’un décès est évidemment douloureux. Exiger de ses proches qu’en plus de leur deuil, ils doivent gérer le choix du don d’organes peut s’avérer très perturbant s’il n’en a pas été question auparavant.
La mort bien sûr, est un sujet tabou. Ou pour le moins, difficile à évoquer. Certains ont aussi peur que l’on porte atteinte à leur apparence. Toutes les occasions d’en parler sont bonnes : problème de santé d’un proche, greffe d’un ami, émission de télé… Evitez cependant les déclarations trop solennelles, devant toute la famille. Elles risquent, paradoxalement, de braquer les plus sensibles.
Pas de contre-indications
Toute personne peut donner ses organes :
- Pas de limite d’âge : en 2008, 2,2% des donneurs avaient moins de 16 ans, et 33,5 % plus de 60 ans. Pour les mineurs, ce sont les parents qui prennent la décision ;
- Les problèmes de santé ne constituent pas un obstacle a priori : les médecins décident au cas par cas.
Qu’est-ce que la mort ?
Même si l’on peut devenir donneur de son vivant (pour le rein principalement), dans 95% des cas les organes sont prélevés sur un donneur décédé. Il est alors en état dit « de mort cérébrale » – ou mort encéphalique. Le cerveau est totalement détruit, par un traumatisme crânien, ou un AVC par exemple. La respiration artificielle permet de maintenir le cœur et les autres organes en état de fonctionner pendant quelques heures. Le constat du décès doit être établi par deux médecins, qui constatent l’absence de conscience, de réflexes, et de respiration spontanée. Ils confirment leur diagnostic par deux encéphalogrammes ou une artériographie cérébrale.
Pour aborder le sujet avec un peu de légèreté, regardez le petit film de l’Agence de Biomédecine en cliquant ici.