Contre le SIDA, la bataille des réservoirs se poursuit !
20 juillet 2009
Comme pour toute maladie chronique – c’est le cas de l’infection à VIH – l’objectif est de simplifier les traitements, de réduire leurs effets secondaires et les risques (notamment cardiovasculaires ou hépatiques) qu’ils font peser à long terme.
C’est également l’une des clés – avec la résolution de l’équation économique – de l’accès universel aux traitements… Au congrès de l’International AIDS Society (IAS) qui se tient au Cap, les débats vont beaucoup tourner autour de cette question dans les 3 jours à venir.
Il est vital aussi, de parvenir à détruire les « réservoirs », dernières cellules où le VIH se retranche lorsque les antirétroviraux l’ont réduit à l’inactivité. Ces cellules aujourd’hui, sont mal identifiées. Comme l’a rappelé Françoise Barré-Sinoussi, il peut s’agir d’éléments figurés du sang – des lymphocytes, des monocytes ou des macrophages – retranchés dans des systèmes ou organes que les traitements pénètrent plus difficilement : le cerveau, les organes génito-urinaires, le système digestif ou le système nerveux central…
Les stratégies pour atteindre ces réservoirs sont encore très incertaines. Les traitements antirétroviraux même les plus efficaces, ont montré leurs limites. Le Pr Jean-François Delfraissy, directeur de l’Agence nationale de Recherche contre le SIDA (ANRS) française, explique ainsi qu’un essai mené « auprès de patients hypercontrôlés a montré que raltégravir – il s’agit du premier inhibiteur de l’intégrase – ne permettait pas de faire baisser encore davantage l’activité virale. C’est un essai court, à 28 semaines, mais ce n’est évidemment pas très enthousiasmant ».
D’autres options sont explorées. En Allemagne, un patient atteint par le VIH et traité pour une leucémie par une greffe de moelle osseuse a ainsi été sauvé. Mais l’allogreffe de moelle – par moelle de donneur, donc – « est une technique lourde qui entraîne une mortalité de l’ordre de 30% » souligne le Pr Molina. Ce n’est donc pas une méthode appelée à se généraliser, alors que l’infection à VIH est aujourd’hui considérée comme à faible risque vital… Le recours à des traitements immuno-modulateurs – proches des vaccins – ou à des chimiothérapies ciblées sont également explorés.