Alopécie : pourquoi les cheveux d’Edouard Philippe ont-ils repoussé ?
20 janvier 2025
Edouard Philippe est revenu, dans une interview au Parisien, sur la repousse de ses cheveux. Il insiste sur l’impact psychologique de la maladie.
« Je suis en quelque sorte revenu d’entre les chauves. » L’ancien premier ministre Edouard Philippe s’est confié samedi 18 janvier dans les colonnes du Parisien sur son alopécie. En effet, depuis plusieurs semaines, des cheveux ont réapparu sur le crâne du maire du Havre (Seine-Maritime). « En juin dernier, ça a commencé à repousser, sans traitement ni opération. Ça m’a fait drôle », commente le chef du parti Horizon.
En 2022, Edouard Philippe déclarait souffrir d’alopécie, responsable de la chute de ses poils de sourcils. Il avait ensuite perdu ses cheveux et sa barbe. La pelade, ou alopécie non cicatricielle, est une maladie inflammatoire auto-immune dans laquelle les lymphocytes, un sous-groupe de globules blancs, s’attaquent aux follicules pileux, les considérant comme des corps étrangers. Le système immunitaire s’attache alors à les détruire.
Plusieurs types de pelade
La pelade est une maladie qui touche 1 à 2 % de la population. Elle se caractérise généralement par une ou plusieurs plaques glabres bien délimitées. Il s’agit de l’alopeca areata. Mais il existe d’autres formes de pelade :
- tous les cheveux tombent brutalement (pelade totale) ;
- les cheveux mais aussi tous les poils du corps tombent, notamment les sourcils, les cils et la barbe (pelade universelle) ;
- seuls les cheveux des régions occipitales et temporales tombent (pelade ophiasique) ;
- l’inverse est également possible avec une perte de cheveux importante sauf sur la périphérie de la tête (pelade sisaipho).
- dans la pelade diffuse, les patients présentent une chute de cheveux éparse sur l’ensemble du cuir chevelu.
Evolution et pronostic imprévisible
Les cheveux peuvent repousser spontanément et de manière imprévisible chez certains patients, plusieurs mois plus tard. C’est d’ailleurs ce qui se produit dans la majorité des cas mais le pronostic est variable d’un patient à l’autre. Les cellules souches responsables de la pousse des cheveux n’étant pas détruites, une repousse est possible dès lors que le système immunitaire arrête d’attaquer les follicules pileux. Ce qui n’est pas le cas dans l’alopécie cicatricielle.
« Toutes les alopécies cicatricielles impliquent une inflammation dirigée contre la partie supérieure du follicule pileux, là où sont localisées les cellules souches responsables de la régénération du follicule pileux et la glande sébacée. La destruction des cellules souches et de la glande sébacée rend impossible la régénération du follicule pileux et provoque une perte définitive des cheveux », note sur son site Internet le dermatologue Philippe Abimelec. L’évolution de la pelade étant imprévisible, les récidives sont toutefois fréquentes.
Un lourd retentissement psychologique
La pelade ne présente pas de dangers pour la santé mais peut avoir un fort retentissement sur le plan psychologique. « J’ai vécu le fait d’avoir cette maladie qui n’était ni dangereuse, ni contagieuse, ni douloureuse, mais visible. Très visible. Et je peux dire, parce que je l’ai vécu, que perdre tous ses cheveux et tous ses poils, c’est tout sauf neutre, a déclaré au Parisien Edouard Philippe. Ça change votre aspect, votre visage, le regard que vous avez sur vous-même et que les autres ont sur vous. Ce n’est pas rien. »
Cette dimension psychologique était confirmée dans une enquête de l’Inserm menée en 2004 afin d’estimer la prévalence de la pelade en médecine générale. « La détresse engendrée par cette maladie peut être très importante, en particulier quand elle touche des enfants ». Une prise en charge psychologique peut être proposée aux patients, notamment avec des associations de patients.
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Source : reso-dermatologie.fr, La pelade : une maladie probablement auto-immune qui n’est pas rare en France (Inserm), site du Dr. Philippe Abimelec
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Ecrit par : Dorothée Duchemin – Edité par Emmanuel Ducreuzet