Irradiation : à quelles doses apparaissent les risques ?

15 mars 2011

D’après l’Agence internationale de l’Energie Atomique (AIEA), ce mardi à 6h15 (heure de Paris), le niveau de radioactivité s’élevait à 400 mSv par heure autour de la centrale nucléaire de Fukushima au Japon. A quoi correspond cette valeur ? Est-elle importante ? Et quels sont les risques sanitaires en fonction de la dose d’exposition ?

Exprimées en Gray (Gy) ou en Sievert (Sv), les doses d’irradiation correspondent à l’énergie atomique absorbée par l’organisme. En dehors de tout contexte d’accident, « l’exposition moyenne par personne s’élève à 3 mSv par an, » indique l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). « Environ 80% de cette valeur provient de sources naturelles (des rayons cosmiques, de matériaux naturellement radioactifs dans le sol, l’eau et l’air) et le reste d’examens médicaux radiologiques et de production humaine ». Une réglementation française limite également à 20 mSv par an l’exposition des professionnels concernés.

Comme nous l’explique Alain Rannou, expert à l’Institut de Radioprotection et de Sûreté nucléaire (IRSN), l’« on considère qu’une exposition immédiate et d’un seul coup de moins de 10 mSv correspond à une très faible dose ».

Populations, sols… des conséquences à long terme

Erythème cutané, troubles digestifs et du système nerveux, cataracte, stérilité, cancers, voire décès… les conséquences sur la santé sont potentiellement nombreuses et dépendent de la dose d’irradiation absorbée.

« D’après les études menées jusqu’à présent », poursuit l’expert en radioprotection, ce n’est qu’à partir d’une exposition de 100 mSv qu’une personne présenterait un risque accru de développer un cancer. « En dessous de cette valeur ? Eh bien, on ne sait pas précisément… ».

En cas d’irradiation consécutive à un accident nucléaire, des doses extrêmement élevées peuvent être libérées dans l’atmosphère. Exposé à plus de 10 Sv (10 000 mSv), « la victime meurt dans les 48h à quelques semaines », poursuit Alain Rannou.

Ensuite ? La présence de radiation persiste dans l’atmosphère, au risque de demeurer une source de contamination environnementale. Pour les populations bien-sûr mais aussi pour les sols. L’inhalation ou l’ingestion de produits alimentaires contaminés peut ainsi entraîner des altérations au niveau des organes et des tissus. Les conséquences sur la santé de cette exposition à long terme ont été observées après les bombes d’Hiroshima et Nagasaki en 1945, au Japon et l’accident de la centrale nucléaire de Tchernobyl en Ukraine en 1986.

Pour en savoir davantage sur les conséquences sanitaires, lisez l’article à l’adresse : destinationsante.com/Accident-nucleaire-quels-sont-les-risques-pour-la-sante.html.

  • Source : Interview d’Alain Rannou, expert en radioprotection à l’Institut de Radioprotection et de Sûreté nucléaire (IRSN) ; Organisation mondiale de la Santé (OMS), 15 mars 2011 – AIEA, 15 mars 2011

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