La santé peut être un secteur à fort potentiel
26 avril 2010
A condition d’y investir dans une recherche soigneusement orientée, la santé conserve apparemment, des perspectives fortes de développement. Y compris pour l’industrie européenne et de surcroît, en direction des pays émergents.
Dans un contexte plutôt marqué par la morosité – et le caractère dénoncé comme handicapant d’un marché des devises jugé défavorable à l’euro… – l’Allemand Boehringer-Ingelheim International (BI) vient de rendre public un rapport annuel qui fera envie…
Avec une augmentation de chiffre d’affaires de 9,7% – soit 3 points tout rond au-dessus de la croissance mondiale du marché pharmaceutique – l’activité « médicaments de prescriptions » s’inscrit en tête du peloton des 15 principaux laboratoires mondiaux. La performance de sa division « santé animale » est encore supérieure (+30,6%) et ce résultat « est presque exclusivement dû à la croissance organique de notre propre gamme », font savoir les dirigeants du Groupe. Elles ne doivent rien semble-t-il, aux opérations de croissance externe comme l’acquisition de la société Fort Dodge de l’Américain Pfizer/Wyeth.
Dans ces conditions, il n’est pas surprenant que le Pr Andreas Barner, président du Conseil d’Administration, se dise « optimiste pour l’avenir ». Avec cinq innovations qualifiées de majeures destinées à être lancées « à flux continu dans les 5 prochaines années », BI s’engage dans des domaines d’où il était absent.
En oncologie le BIBW 2992 – placé par la Food and Drug Administration américaine en ‘fast-track‘ – devrait prochainement sortir de phase III pour entamer une procédure d’AMM « d’ici le mois de juin ». Sa mise à disposition pourrait intervenir début 2011. Ce médicament majeur appartient à une classe récente – les inhibiteurs du signal de transduction de la tyrosine kinase – qui bloquent certains processus conduisant à la prolifération excessive des cellules malignes, leur résistance à la mort cellulaire – ou apoptose – et leur résistance aux traitements. Ses résultats dans le traitement de 2 600 patients atteints de cancers du poumon non à petites cellules (CPNPC) ouvrent des voies prometteuses. Deux autres candidats-médicaments sont en développement dans le domaine de l’oncologie. L’un en phase II et l’autre en phase III.
Six nouveautés supplémentaires figurent également dans ce pipeline : contrôle de la coagulation (deux phase III), diabétologie (phase III, phase II et phase I), et sexologie (phase III). Enfin l’augmentation des dépenses de Recherche et Développement – portées à 2,2 milliards d’euros soit 21% du chiffre d’affaires lié aux médicaments de prescription – profite également aux autres activités.
La médication familiale – les médicaments d’automédication – est ainsi perçue par Engelbert T/Willink responsable de la branche « Pharmacie humaine », comme d’une « importance stratégique croissante, car les systèmes de soins s’orientent de plus en plus vers des médicaments en vente libre »
Le développement en santé animale s’appuie notamment sur une gamme de vaccins porcins qui constitue un « moteur de croissance essentiel », et les biotechnologies sont également perçues comme un autre « moteur majeur ». Il permet au Groupe de cibler « la clientèle des pays émergents et en particulier de la Chine ».