La vitamine D, star de demain ?

22 juin 2007

« Le rôle de la vitamine D va bien au-delà du métabolisme osseux. Elle agit aussi sur la peau, le système immunitaire, le coeur, le cerveau, les muscles… Une grande part de la population mondiale souffre d’un déficit dans ce domaine et c’est préoccupant, » a souligné récemment le Pr Roger Bouillon (Belgique) à Copenhague.

Depuis quelques années en effet, différents travaux attirent l’attention sur l’existence dans pratiquement tous les pays, de ce déficit en vitamine D. « A ce jour, plus d’un milliard d’êtres humains (souffrent d’un) déficit non traité », souligne ainsi le chef du Service de médecine et d’endocrinologie expérimentale de Louvain, en Belgique. Particulièrement sensible après la cinquantaine, cet état de chose se traduit chez la femme ménopausée, par une augmentation spectaculaire du risque de maladies du squelette. Et notamment d’ostéoporose.

« Toutefois, ce n’est pas le seul danger » a signalé Roger Bouillon devant les participants au 34ème Symposium européen sur les tissus calcifiés. « Nous avons pu montrer chez la souris, qu’un déficit en vitamine D nuit à la maturation des muscles striés » Chez l’humain, il est établi que cette privation entraîne une baisse du tonus musculaire, des troubles de l’équilibre et peut par exemple, augmenter le risque de chutes. Là encore chez le sujet âgé, il y a risque accru de fractures…

L’impact d’un simple déficit en vitamine D -sans aller jusqu’à parler de carence- est également établi sur le muscle cardiaque, le système immunitaire, la fonction cérébrale. Or « aux Etats-Unis par exemple, le niveau moyen de vitamine D en plein été se situe au minimum de la normale. Et plus de 50% de la population est en situation de déficit ». Un chiffre qui peut dépasser 80% au Moyen-Orient, où les femmes portent des voiles opaques.

Pour Roger Bouillon, il est indispensable d’apporter quotidiennement « au moins 400 à 800 unités internationales de vitamine D et de 0,6 g à 1,2 g de calcium selon l’âge de la vie. » Pour le calcium c’est assez facile : nombre de produits alimentaires – et même beaucoup d’eaux de boisson – en regorgent ! Pour la vitamine D en revanche, ne comptez pas trop sur votre alimentation. Pour satisfaire à vos besoins, vous devriez manger plus de 20 oeufs chaque jour. En fait, la meilleure source de vitamine D est notre peau elle-même. A condition de l’exposer au soleil, puisque sous l’influence de ce dernier, un précurseur chimique de la vitamine D y est transformé en provitamine D3, puis en vitamine D3. Il suffit pour cela d’une dizaine de minutes chaque jour d’activité physique en plein air, en exposant le torse et les bras.

Pour Roger Bouillon, ces 400 à 800 UI/jour sont un minimum vital. Il estime qu’ils devraient constituer « un traitement de base pour toute personne à risque ». Pour rappel, le traitement idéal en cas d’ostéoporose diagnostiquée, c’est un traitement actif associé à la vitamine D Il appelle donc à une supplémentation médicamenteuse comme celle qui se pratique dans l’ostéoporose. La différence, c’est qu’il recommande une démarche préventive. Et le lancement « d’études à grande échelle pour déterminer le niveau de vitamine D nécessaire à une protection de qualité contre les cancers et certaines maladies auto-immunes. »

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