Les Françaises, enceintes de plus en plus tard
06 octobre 2011
Si elles sont plus diplômées que leurs aînées et si elles occupent des postes généralement plus qualifiés, les femmes d’aujourd’hui tombent enceintes de plus en plus tard. Voici l’un des principaux constats de l’enquête nationale périnatale 2010, rendue publique par la Direction générale de la Santé. Celle-ci révèle également une augmentation générale du poids des candidates à la maternité. Deux observations positives méritent toutefois, d’être signalées : une baisse de la consommation de tabac, ainsi que la progression de l’allaitement exclusif.
Les enquêtes nationales périnatales sont réalisées régulièrement. La dernière datait de 2003, de sorte que les résultats de 2010 étaient particulièrement attendus. Le travail qui vient d’être publié porte sur les naissances survenues entre le 15 et le 21 mars de cette même année, dans 553 établissements de santé – publics et privés – situés en métropole et dans trois départements d’Outre-mer : Guadeloupe, Guyane, Réunion. L’échantillon était constitué de 15 187 femmes qui ont donné naissance à 15 418 enfants.
Concernant les indicateurs de la santé maternelle et fœtale pendant la grossesse, une baisse de la consommation de tabac au troisième trimestre de grossesse a été observée. Au total, 17,1% des femmes ont fumé au moins une cigarette au troisième trimestre de la grossesse en 2010, contre 20,8% en 2003. Cette bonne nouvelle est contrebalancée par la hausse de la proportion de naissances enregistrées chez les femmes de 35 ans et plus. Celle-ci est passée de 15,9% en 2003 à 19,2% en 2010. Or l’âge maternel est un facteur de risque pour l’enfant, comme pour la mère. Autre constat alarmant : le poids des femmes a sensiblement augmenté depuis la dernière enquête, puisque 17,3% d’entre elles sont en surpoids et 9,9% souffrent d’obésité avant la grossesse. En 2003, elles étaient respectivement 15,4 % et 7,4% dans ce cas.
Les sages-femmes en première ligne
Les sages-femmes ne font pas seulement la « Une » de l’actualité, comme en ce moment. Elles prennent aussi, une place de plus en plus importante dans l’accompagnement de la grossesse des Françaises. En effet, 59% des femmes en avaient consulté une. En outre dans plus de la moitié des cas (55,8%), l’accouchement est réalisé par une de ces professionnelles de santé. Une proportion qui atteint 91,8% en cas d’accouchement par voie basse.
L’accompagnement pourtant, n’est pas optimal. En effet, « l’entretien prénatal précoce est insuffisamment réalisé », peut-on lire dans l’enquête. Proposé aux femmes en début de grossesse dans le cadre du plan périnatalité 2005-2007, il n’a été demandé que par 21,4% d’entre elles en 2010. Par ailleurs, trop de femmes déclarent leur grossesse tardivement. Le pourcentage de celles qui ont effectué cette démarche après le premier trimestre a augmenté, passant de 4,9% en 2003 à 7,8% en 2010. Or une déclaration tardive de grossesse peut être le signe d’une situation de vulnérabilité et de précarité psychosociale.
Pour ce qui est de l’accouchement, l’évolution semble positive. En effet, s’il reste élevé le taux de césariennes se stabilise autour de 20% entre les deux enquêtes, et le nombre d’épisiotomies diminue. Leur proportion passe de 50,9% en 1998, date de la première enquête périnatale, à 26,8% en 2010. Enfin le taux d’allaitement exclusif progresse au fil des enquêtes, même s’il demeure inférieur à ce qu’il est dans d’autres pays, notamment d’Europe du Nord.
Pour aller plus loin, consultez l’intégralité de l’enquête nationale périnatale 2010 sur les <a href="https://destinationsante.com/IMG/pdf/Les_naissances_en_2010_et_leur_evolution_depuis_2003(1).pdf” target=”_blank”>naissances et les <a href="https://destinationsante.com/IMG/pdf/Les_maternites_en_2010_et_leur_evolution_depuis_2003(1).pdf” target=”_blank”>maternités.
-
Source : Direction générale de la Santé, Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques, 6 octobre 2011