Allergiques ? Profitez de la belle saison

18 mars 2013

Mardi 19 mars 2013: c’est la Journée française de l’Allergie. ©Phovoir

Bientôt le printemps ! Au sortir de l’hiver, cette saison est curieusement appréhendée par près de… 6 millions de Français : les allergiques ! Dermatite atopique, asthme, rhinite et encore conjonctivite, les maladies allergiques revêtent différentes formes. Et elles sont connues de longue date, puisque les premières descriptions datent d’Hippocrate au Ve siècle avant JC. Le point sur un phénomène qui gâche la vie et les stratégies pour en venir à bout.

Un mauvais tour du système immunitaire. Le rôle de celui-ci est d’assurer notre défense contre des corps étrangers : des bactéries, des virus, des parasites. Dès qu’un de ces intrus pénètre dans notre organisme, le système immunitaire stimule la production de molécules spécialisées, les lymphocytes T (Th1,Th2…). Elles vont aussitôt reconnaître l’agent pathogène et le détruire.

Chez l’allergique, la chasse à l’intrus ne se déroule pas comme prévu. Pour de nombreuses raisons liées notamment à des prédispositions génétiques, le système immunitaire se dérègle. Résultat, des substances – en théorie – inoffensives comme le pollen, la poussière, un acarien ou tout autre allergène vont ainsi devenir sa cible. Il alerte ses lymphocytes pour les détruire, déclenchant ainsi des phénomènes en cascade. C’est l’allergie. Autrement dit, le système immunitaire se défend, alors qu’il n’est pas attaqué…

Ces phénomènes, quels sont-ils ? L’allergie se déroule en fait en deux temps. Le premier est symbolisé par la rencontre entre l’allergène et le système immunitaire. C’est la phase de sensibilisation. De l’extérieur, rien n’est visible. L’organisme va mobiliser des anticorps spécifiques, les immunoglobulines (IgE), et en produire en masse. Ces IgE vont alors se fixer à la surface de certaines cellules – nasales par exemple – qui deviennent ainsi sensibilisées à l’allergène. Et lorsque celui-ci se manifeste à nouveau – c’est le deuxième temps – la rencontre est explosive. La crise allergique éclate sous l’impulsion de substances pro-inflammatoires libérées par les cellules : l’histamine.

Des symptômes très variés. L’allergie peut se manifester de nombreuses façons. La rhinite allergique par exemple, est caractérisée par un nez bouché ou au contraire qui coule « comme une fontaine » et des éternuements à répétition.

Des paupières gonflées, accompagnées de yeux rouges et de picotements doivent aussi alerter. Ils sont peut-être le signe d’une conjonctivite allergique. Par ailleurs, des difficultés à respirer, un essoufflement, une respiration sifflante voire une sensation d’oppression dans la poitrine doivent motiver une consultation. Au même titre qu’une éruption cutanée faisant penser à une urticaire ou l’apparition de plaques rouges sur le corps.

Plus graves, d’autres symptômes constituent une urgence médicale. Des paupières, des lèvres et des mains gonflées accompagnées d’une sensation d’oppression dans la gorge sont caractéristiques d’un Œdème de Quincke. Il s’agir d’une urgence médicale. En sa présence, un réflexe : le 15.

Une prise en charge au coup par coup… Comme le souligne l’INSERM sur son site Internet, « la prise en charge des maladies allergiques est globale. Néanmoins, elle débute par l’éviction des allergènes mis en évidence par les tests d’allergie. Elle est associée au traitement pharmacologique en fonction des organes atteints (principalement l’utilisation d’anti-histaminiques), aux mesures éducatives pour éviter les récidives et les crises d’allergie. » Comme le fait par exemple d’éviter d’ouvrir les fenêtres à une heure où le pollen est à son maximum, dans l’air. C’est-à-dire tôt le matin ou tard le soir. Quant à la désensibilisation (ou immunothérapie spécifique), elles restent encore marginales. Fin 2011, le Pr Pascal Demoly (CHU de Montpellier), nous rappelait que seules 100 000 cures étaient mises en œuvre chaque année en France. Or « par rapport au nombre d’allergiques, il devrait y en avoir 20 fois plus ».

Pour aller plus loin, rendez-vous sur le site de l’Association Asthme et Allergie : http://asthme-allergies.org/

Ecrit par : David Picot – Edité par Emmanuel Ducreuzet

  • Source : INSERM, dossier Allergies, site consulté le 28 février 2013

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