De l’insuline au lieu d’hormone de croissance !

Le produit incriminé circulait notamment dans les salles de musculation.©Phovoir

L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a été informée de la circulation dans certaines salles de sport françaises, de produits présentés comme étant de la Norditropine®, une hormone de croissance. Etat des lieux.

La Norditropine® est une hormone de croissance, présentée en solution injectable dans des stylos pré-remplis. Il s’agit d’un médicament « soumis à prescription initiale hospitalière annuelle, réservée aux spécialistes en pédiatrie ou en endocrinologie et maladies métaboliques », indique l’ANSM. Et bien sûr, sa vente est strictement interdite en dehors du circuit pharmaceutique.

Ces dernières semaines pourtant,  le laboratoire Novo Nordisk a découvert que ce produit était proposé à la vente sur Internet mais aussi… dans des salles de sport. Le fabricant en a aussitôt informé l’ANSM, d’autant qu’il a recueilli « plusieurs signalements, dont un cas de pharmacovigilance ».

De son côté, l’ANSM rapporte que « les premières analyses tendent à démontrer que les stylos proposés à la vente relèvent de la falsification de médicament. Elles ont montré qu’il s’agissait en fait d’un stylo injecteur d’insuline (…) ne contenant pas d’hormone de croissance, mais de l’insuline asparte (…). Une étiquette de qualité médiocre, apposée sur ces produits, indiquait : ‘Norditropin® – somatropine rDNA origin injection, 300 IU/3ml’ et la mention ‘médicament non destiné à l’usage public’ ».

Rappelons que « l’injection d’insuline chez une personne non diabétique présente des risques pour la santé, notamment la survenue d’une hypoglycémie » poursuit l’Agence. « Une hypoglycémie sévère peut entraîner une perte de connaissance,  voire menacer le pronostic vital »,.

Dans cette affaire, les facteurs aggravants sont donc particulièrement nombreux : bien évidemment, la vente de Norditropine® en dehors du circuit pharmaceutique est illégale.  Il faut ajouter à cela, le fait que  les stylos injecteurs soient « falsifiés ». Enfin comme le rappelle à point nommé l’ANSM, « l’hormone de croissance n’est pas indiquée dans le renforcement musculaire ». Autrement dit, ce type de produit n’a rien à faire dans une salle de sport, à quelque titre que ce soit.

Ecrit par : David Picot  Edité par Marc Gombeaud

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  Source : ANSM, 7 février 2013