Aide médicale à la procréation et cancers : pas de risque accru pour les enfants
03 mai 2024
Une équipe française publie les résultats d’une vaste étude visant à comparer le risque de cancer, tous types confondus, chez les enfants conçus naturellement et ceux conçus par AMP. Ces derniers ne présentent pas de risque accru pour l'ensemble des cancers, mais un possible surrisque de leucémie.
Une équipe française publie dans la revue JAMA Network Open les résultats d’une vaste étude visant à comparer les risques de cancer des enfants conçus par Aide médicale à la Procréation (AMP) et ceux des enfants conçus de façon naturelle. Les scientifiques de l’Inserm, du groupement d’intérêt scientifique d’EPI-PHARE (ANSM/Cnam) et d’experts de l’Aide médicale à la Procréation (AMP) ont mené leurs recherches sur plus de 8,5 millions d’enfants, nés en France en 2010 et 2021, dont près de 260 000 conçus par AMP. Tous ont en moyenne été suivis jusqu’à un âge médian de 6,7 ans.
Résultats : « le risque de cancer, tous types confondus, n’était pas plus élevé chez les enfants conçus après AMP que chez les enfants conçus naturellement », note l’Inserm dans un communiqué du 3 mai. Dans le détail, 9 256 enfants ont développé un cancer dont 292 enfants conçus par AMP.
1 cas supplémentaire de leucémie pour 5 000 naissances par AMP
Les chercheurs ont toutefois observé une légère augmentation du risque de leucémie chez les enfants conçus par fécondation in-vitro ou par injection intracytoplasmique de spermatozoïde (ICSI). « Cette augmentation est très faible, de l’ordre d’un cas supplémentaire pour 5 000 nouveau-nés conçus par FIV ou ICSI ayant atteint l’âge de 10 ans. Elle nécessite confirmation », note l’Inserm.
L’AMP concerne environ 1 naissance sur 30. Les techniques les plus fréquemment utilisées sont l’insémination artificielle, la FIV avec ou sans ICSI. Plusieurs données « encore limitées et hétérogènes », ont suggéré des augmentations de risque de certains troubles de la santé, notamment de cancers, parmi les enfants conçus par AMP. C’est pourquoi l’équipe français a mené cette étude à grande échelle.
Les scientifiques vont poursuivre le suivi des enfants afin de connaître le risque de cancer à plus long terme. « Il est par ailleurs nécessaire de continuer les efforts de recherche pour comprendre quels mécanismes liés aux techniques d’AMP ou aux troubles de fertilité chez les parents pourraient induire l’augmentation du risque de leucémie, si celle-ci se confirmait », ajoute l’institut national.