Des cellules souches toujours prêtes en cas d’urgence

16 avril 2013

Les cellules macrophages prêtes à contrer l’inflammation

Des chercheurs de l’INSERM et du CNRS viennent de découvrir un rôle inattendu des cellules souches hématopoïétiques. Outre leur capacité à assurer le renouvellement de nos cellules sanguines, elles sont capables de produire en urgence, des globules blancs. Lesquels permettent à l’organisme de faire face à une infection. 

Les cellules de notre sang nourrissent, nettoient et défendent nos tissus mais leur durée de vie est limitée. Ainsi, l’espérance de vie d’un globule rouge ne dépasse guère trois mois, nos plaquettes meurent après une dizaine de jours. Enfin, la grande majorité des globules blancs ne survivent que quelques jours. Notre organisme doit donc produire en temps voulu des cellules de remplacement. C’est le rôle des cellules souches hématopoïétiques, plus communément appelées cellules souches sanguines.

Nichées au cœur de la moelle osseuse, ces dernières déversent chaque jour des milliards de nouvelles cellules dans le flux sanguin. Pour cela, elles doivent non seulement se multiplier mais aussi se différencier, c’est-à-dire se spécialiser pour produire des globules blancs, des globules rouges ou des plaquettes.

Un potentiel thérapeutique pour les patients greffés

Depuis de nombreuses années, les chercheurs s’intéressent à la façon dont les cellules souches déclenchent ce processus de spécialisation. Michael Sieweke et son équipe du Centre d’Immunologie de Marseille Luminy, ont montré qu’elles « décidaient » de leur destin en présence d’une inflammation ou d’une infection. « Nous avons découvert qu’une molécule biologique produite en grande quantité par l’organisme lors d’une infection ou d’une inflammation indique le chemin à prendre aux cellules souches », affirme le Dr Sandrine Sarrazin, de l’INSERM.

Pour le Dr Michael Sieweke, « il serait possible d’utiliser ce signal pour accélérer artificiellement la fabrication de ces cellules chez les malades confrontés à un risque aiguë d’infections. C’est le cas des 50 000 patients dans le monde qui sont totalement démunis face aux infections juste après une greffe de moelle osseuse. Ils seraient ainsi protégés des infections le temps que leur système immunitaire se reconstitue ».

Ecrit par : Emmanuel Ducreuzet – Edité par : David Picot

  • Source : INSERM, CNRS, Université Aix-Marseille, 9 avril 2013

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