11 septembre : sur-risque de BPCO chez les secouristes des premiers jours
17 septembre 2021
L’impact délétère de l’exposition aux fumées du 11 septembre 2001 est bien connu sur la santé respiratoire des secouristes. Une récente étude montre que ceux qui sont intervenus durant les premiers jours présentent le plus fort risque de BPCO.
Avoir été exposé aux fumées et débris volatiles de la chute des tours du World Trade Center le 11 septembre 2001 est à l’origine de nombreuses pathologies, notamment respiratoires. Et les conséquences de cette exposition n’ont pas fini de faire surface. Vingt ans après, une nouvelle étude montre que les secouristes intervenus sur le site durant les deux premiers jours ont le risque le plus élevé de développer une BPCO, une pathologie qui met des années à se manifester.
L’équipe du Pr Rafael E. de la Hoz de la Icahn School of Medicine au Mount Sinai à New York a suivi près de 18 000 secouristes professionnels et volontaires arrivés rapidement après l’effondrement des Twin Towers. Chacun des participants s’est soumis à un test de spirométrie à deux occasions au moins entre 2002 et 2018. Objectif, mesurer la capacité pulmonaire. Les médecins ont ensuite comparé ces données avec le délai d’intervention de l’individu sur le site des attentats, ainsi qu’avec d’autres facteurs comme le tabagisme et le poids.
30% de risque en plus
Résultats, 586 des participants, soit 3,3% des secouristes présentaient un diagnostic de BPCO. Parmi eux, ceux parvenus sur le site le plus rapidement (dans les deux jours), avaient un risque 30% supérieur à celui des secouristes arrivés plus tard. Et ce même après avoir ajusté les résultats en fonction des facteurs aggravants comme le tabac ou l’obésité.
Autre donnée : 40% des intervenants souffrant d’une BPCO avaient présenté précédemment un « asthma-COPD overlap », soit un asthme spécifique signant l’arrivée d’une BPCO.
« La plupart de ces secouristes étaient non fumeurs et dans la quarantaine en 2001, ce qui correspond à un groupe présentant rarement des BPCO », souligne le Pr de la Hoz. Or « 20 ans après le 11 septembre, nous voyons survenir de nouveaux cas de cette pathologie respiratoire parmi ces individus. » Une raison supplémentaire de poursuivre les études auprès de ces patients hors-normes, afin d’améliorer d’une part leur prise en charge et d’autre part renforcer leur protection tous les secouristes dans leurs missions à venir.
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Source : European Respiratory Society International Congress, September 2021
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Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet