L’attirance sexuelle : chimie ou biologie ?
11 mai 2023
« Chez l’homme et la femme, la chimie du désir est indépendante de la chimie de la passion amoureuse et de l’attachement », décrit le Pr Bernard Sablonnière dans La Chimie des sentiments. L’occasion justement de se plonger dans les principaux marqueurs de cette mécanique du désir.
Une question de regard ou de voix ? Peut-être… D’odeurs ? Certainement. C’est un fait : l’odeur de l’être aimé suscite bien-être et plaisir, comme l’ont par exemple montré les travaux conduits par la Pr Ivanka Savic, neuroscientifique au l’Institut Karolinska de Stockholm (Suède). Selon elle, il existe bien une « une sensibilité ciblée de notre espèce aux odeurs sexuelles ».
Ensuite, comme le rappelle l’Inserm, « de la sensation à l’émotion, la relation amoureuse se concrétise, sous le contrôle d’une escouade de messagers chimiques ». Ces derniers prennent la forme d’hormones et de neurotransmetteurs. A l’image de la dopamine tout d’abord, que le cerveau libère en masse lorsque « nous anticipons et nous ressentons du plaisir ».
Satisfaction béate…
La gonadoréline aussi. Sécrétée par l’hypothalamus, elle stimule la production des hormones sexuelles : la testostérone chez l’homme, la progestérone et l’œstrogène chez la femme. « Tout l’organisme se mobilise au service du plaisir », décrit l’Inserm. Et lorsque celui-ci gagne son point culminant, « l’hypothalamus et le système limbique libèrent des endorphines, des hormones à l’effet euphorisant et apaisant comme celui de l’opium (et donc la morphine) ». C’est aussi le moment où se déverse dans le cerveau un afflux d’ocytocines. « Cette hormone, connue pour provoquer les contractions de l’utérus lors de l’accouchement, active les circuits cérébraux de l’attachement. Elle emprunte le chemin de la dopamine au moment de l’orgasme pour associer au plaisir un élan de tendresse ».
Enfin, la sérotonine serait aussi de la partie. « Avec le plaisir, la production de dopamine augmente, celle de sérotonine diminue », reprend l’Inserm. Et le Pr Luc Mallet (Institut du cerveau) de conclure de façon poétique : « La bascule entre ces deux systèmes cérébraux, celui de la sérotonine et celui de la dopamine, rend le soupirant d’abord pétri d’amour, puis béatement satisfait ».
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Source : Science&Santé, n° 06, janvier-février 2012, Inserm – La chimie des sentiments. Pr Bernard Sablonnière. Odile Jacob Editeur
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Ecrit par : David Picot – Edité par : Emmanuel Ducreuzet