30 % des Français jugent acceptable de faire goûter de l’alcool à un mineur de moins de 15 ans
18 décembre 2023
Selon un sondage de la Ligue contre le cancer, 70 % des Français âgés de 18 ans et plus ne voient pas de problème à laisser les mineurs adolescents goûter de l’alcool à l’occasion des fêtes de fin d’année. Ce serait même acceptable pour les mineurs de moins de 15 ans chez 30 % d’entre eux.
70 % des Français* (des adultes de 18 ans et plus) estiment acceptable de faire goûter de l’alcool à des adolescents de moins de 18 ans et 30 % avant 15 ans. Ces chiffres sont issus de de l’étude « Les Français, les enfants, l’alcool », diffusée le 18 décembre, commandée par la Ligue contre le cancer à l’approche des fêtes de fin d’année. Selon l’association, ces chiffres révèlent la méconnaissance des Français sur les risques de développer une addiction à l’alcool, tout particulièrement chez les adolescents. « En effet, le cerveau de l’adolescent, à cause de son processus de maturation inachevé, est plus particulièrement vulnérable aux substances psychoactives (dont l’alcool). Les neurosciences estiment en effet que le cerveau devient adulte aux alentours de 25 ans », note le communiqué. Selon le sondage, ce sont même les parents qui sont le moins sensibles à ce facteur de risque. « 1 parent sur 2 estime que ce n’est pas grave si un mineur goûte de l’alcool pendant les fêtes », précise le sondage.
L’étude pointe l’importance que revêt la consommation d’alcool lors des fêtes de fin d’année. 39 % des répondants estiment en effet essentiel de boire de l’alcool à Noël et pour le réveillon du Nouvel an. « Les fêtes de fin d’année sont même le bon moment pour faire goûter de l’alcool aux enfants pour la première fois pour près d’un tiers des Français (32 %) », ajoute le sondage.
28 000 cas de cancers liés à l’alcool chaque année
Outre le risque d’addiction, l’alcool est le deuxième facteur de risque évitable de cancersavec 28 000 nouveaux cas diagnostiqués chaque année (bouche, gorge, larynx, œsophage, estomac, foie, sein et colon, notamment). « L’éthanol contenu dans l’alcool se transforme en métabolites toxiques carcinogéniques qui agressent les cellules et en particulier l’ADN, favorisant ainsi le développement du cancer », explique la Ligue contre le cancer.
« Les paradoxes des messages de prévention et des messages envoyés par les pouvoirs publics qui n’agissent souvent qu’avec modération, ont une conséquence très claire : si les Français, et tout particulièrement les parents, sont conscients de la nécessité de réduire la consommation d’alcool et de l’interdire pour les plus jeunes, ils banalisent souvent leur propre consommation et celle de leurs enfants. Il est plus que temps en 2024 de mettre fin à cette ambiguïté délétère et de porter clairement des messages de prévention accompagnés d’actes concrets, comme cela commence à être le cas pour le tabagisme », regrette Daniel Nizri, président de la Ligue contre le Cancer.
L’association dénonce une perception trop inoffensive de l’alcool dans la société et une place trop festive de l’alcool dans les familles. Selon les chiffres, en 2021, 22 % des Français dépassaient les seuils limites de consommation recommandée. Les jeunes sont particulièrement exposés, 86 % déclarent avoir consommé de l’alcool avant l’âge de 17 ans.
*Echantillon de 1225 personnes représentatives de la population française âgée de 18 ans et plus. Un suréchantillon a été réalisé afin d’obtenir un total de 528 parents d’enfants de moins de 18 ans.
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Source : La Ligue contre le cancer, 18 décembre 2023
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Ecrit par : Dorothée Duchemin – Edité par Vincent Roche