4 questions sur les ondes électromagnétiques
16 octobre 2023
En septembre dernier, l’Agence nationale des fréquences épinglait l’Iphone 12 d’Apple qui dépassait les règles européennes en matière d'émission d'ondes électromagnétiques. Depuis, la marque à la pomme est rentrée dans le rang. Mais cela pose la question de l’impact des ondes sur la santé des utilisateurs.
Après une alerte de l’Agence nationale des fréquences concernant l’Iphone 12 et des ondes émises jugées excessives, Apple a accepté de se conformer à la réglementation européenne. « L’entreprise a conçu une mise à jour logicielle », a ainsi confirmé sur l’antenne de France Infos Jean-Noël Barrot, ministre délégué chargé du Numérique. Celle-ci a été « validée par l’Agence nationale des fréquences, l’autorité de surveillance du marché des équipements radio, et donc des smartphones ». Cette mise à jour est ainsi effective depuis le 10 octobre dernier.
Mais cela signifie-t-il pour autant que tout risque pour la santé est écarté. En effet, le développement de nouvelles technologies comme le Bluetooth, le Wi-Fi, les nouvelles générations de téléphonie mobile, les objets connectés… augmente toujours plus notre exposition.
A quelles ondes sommes-nous exposés ?
Nous sommes en fait exposés à différents types d’ondes. Citons principalement :
- Les champs électromagnétiques statiques et basses fréquences (de 0 à environ 10 kHz) générés par les câbles électriques pour la distribution électrique, y compris à domicile ou encore tous les appareils électroménagers lorsqu’ils fonctionnent.
- Les radiofréquences (de 10 kHz à 300 GHz environ). Ce sont ceux utilisés pour la téléphonie mobile, le Wi-fi, le Bluetooth…
Un impact sur la santé ?
« L’exposition à des champs électromagnétiques basses fréquences de forte intensité, comme ceux émis par certaines machines industrielles peut entrainer la stimulation des tissus nerveux du corps humain, mais aussi de la rétine », explique l’Agence nationale de Sécurité sanitaire (Anses). Pour les radiofréquences, l’exposition à des niveaux élevés « peut provoquer un échauffement des tissus biologiques (la peau, mais aussi les tissus internes du corps), c’est ce que l’on appelle l’effet thermique. Les valeurs limites d’exposition actuellement en vigueur en France garantissent néanmoins que de tels niveaux d’ondes radioélectriques ne sont jamais atteints dans l’espace public et dans des conditions normales d’utilisation des appareils émetteurs. »
5g, wifi, des risques ?
Avec l’apparition de la 5g, le débat sur l’innocuité des ondes électromagnétiques est revenu sur le devant de la scène. Là encore, l’Anses se veut rassurante arguant qu’en l’état actuel des connaissances, les différents travaux menés sur le sujet « ne mettent pas en évidence de lien de causalité entre l’exposition aux ondes émises par les communications mobiles et des effets sur la santé. »
Pour autant, certaines publications évoquent une possible augmentation du risque de tumeur cérébrale, sur le long terme, pour les utilisateurs intensifs de téléphones mobiles, raison pour laquelle le CIRC (Centre international de recherche sur le cancer) a classé les radiofréquences comme « cancérogène possible ».
Quid du wifi ? En effet, au fil du temps, diverses études ont pointé du doigt le fait que le rayonnement WLAN pourrait provoquer un stress oxydatif, des dommages au niveau de l’ADN, des dommages aux spermatozoïdes… Pourtant, toutes les sources officielles, qu’il s’agisse de l’Organisation mondiale de la Santé, de la U.K. Health Protection Agency ou encore de la Commission internationale pour la protection contre les rayonnements non ionisants vont dans le même sens : « il n’y a aucun risque pour la santé associé aux champs électromagnétiques de radiofréquences émis par des appareils Wi-Fi utilisés à la maison, dans les écoles et dans certains endroits publics, à condition que ces derniers respectent les normes de sécurité. »
Existe-t-il un effet cocktail ?
Les ondes électromagnétiques semblent donc inoffensives, tant que leur exposition reste dans les clous des normes imposées par les autorités. Mais une multi-exposition peut-elle augmenter les risques ? A cette question, les scientifiques peinent malheureusement à répondre. Face à cette complexité, l’Anses a récemment mis en place un groupe de travail composé de « biologistes, épidémiologistes, physiciens, chercheurs spécialistes dans le domaine des interactions entre les champs électromagnétiques et le corps humain… ».
-
Source : Anses, Afsa, Inserm
-
Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet