51ème congrès de l’ASH : La Nouvelle-Orléans à cent pour sang
07 décembre 2009
Plus de 21 700 spécialistes, dont plus de 60% d’étrangers représentant 105 pays! Beau succès pour la 51ème réunion de l’American Association of Hematology (ASH). Depuis samedi et pour 4 jours la Nouvelle-Orléans, en Louisiane, met comme une sourdine aux accents du jazz. Place aux maladies du sang. Plus de 4 100 conférences, sans compter les table-rondes et autres poster sessions leur sont consacrées…
Mais si l’événement déborde largement les frontières du pays, c’est aussi sans doute, parce que l’hématologie connaît un développement spectaculaire. Depuis une vingtaine d’années, son champ d’application s’est considérablement élargi: maladies génétiques ou virales, troubles de la coagulation, perturbations biochimiques, défaut ou excès de fer – ce constituant de base de l’hémoglobine assure le transport de l’oxygène – et naturellement les cancers : leucémies, lymphomes Hodgkiniens ou non, myélomes… C’est une science en plein développement où les connaissances explosent… et connaissent parfois comme un ressac.
Chaque année en effet apporte son lot de désillusions, de régressions. A l’inverse, de nouvelles molécules ou simplement l’utilisation de produits anciens dans de nouvelles indications répondent à des situations jusqu’alors sans espoir. Ainsi la thalidomide de triste mémoire, a-t-elle désormais acquis droit de cité dans le traitement du myélome multiple et de certains lymphomes. La transplantation de moelle osseuse, l’utilisation des cellules souches de la moelle, des biothérapies et même les nanotechnologies, qui inspirent des sentiments parfois mêlés… Ces avenues de recherche forment une actualité mouvante.
L’Américain George Q. Daley (Institut des Cellules souches de Harvard, Boston), a montré par exemple, qu’il était possible de produire des cellules-souches pluripotentes en « reprogrammant » des cellules somatiques. Grâce à une lignée de cellules souches « customisées », qu’il avait produite par transfert nucléaire, il est parvenu à « réparer » une immunodéficience génétique. Chez la souris pour le moment. Cette forme de « médecine réparatrice » faisait observer un congressiste, n’est pas sans analogie avec la chirurgie éponyme…
A la Nouvelle-Orléans donc, demain commence aujourd’hui ! Et d’ailleurs en inaugurant ce congrès, le Dr Nancy Berliner –du Brigham Women’s Hospital de Boston – qui préside l’ASH, a clairement montré l’avenir. L’Association n’a-t-elle pas réservé sa dernière journée de travaux, jeudi 8 décembre, à la discussion des espoirs portés par la génomique dans le diagnostic et le traitement des cancers du sang ?