65 agressions par jour : les soignants victimes d’une violence croissante

12 mars 2025

Le 12 mars marque la Journée européenne contre la violence faite aux soignants. A cette occasion, et à l'appel de plusieurs organisations syndicales, de nombreux cabinets médicaux sont restés fermés. Ce mouvement illustre un phénomène inquiétant, qui ne cesse de prendre de l’ampleur.

Les chiffres sont sans appel : chaque jour, 65 professionnels de santé sont victimes d’agressions physiques ou verbales. Pour ce qui est des médecins en particulier, entre 2020 et 2023, le nombre d’agressions a bondi de plus de 60 %. En 2023, ce sont 1 581 actes de violence qui ont donné lieu à un signalement – le nombre réel est sans doute bien supérieur – contre 955 en 2020.

Les généralistes sont les principales victimes, représentant près de deux tiers des cas. Parmi les spécialistes, ce sont les psychiatres qui sont le plus touchés, suivis par les cardiologues, gynécologues, ophtalmologues et médecins du travail. Les femmes médecins (56 %) sont davantage visées que leurs collègues masculins (44 %).

Dans la grande majorité des cas (80 %), il s’agit de menaces et d’injures. Les vols ou tentatives de vol représentent 8 % des incidents, tout comme les agressions physiques.

Une réponse gouvernementale attendue

Face à cette situation préoccupante, Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles, et Yannick Neuder, ministre chargé de la Santé et de l’Accès aux soins, ont réaffirmé leur « engagement absolu » pour assurer la sécurité des professionnels de santé.

« La peur ne doit jamais dicter la manière dont on soigne », ont-ils déclaré, dans un communiqué commun, annonçant un plan d’action concret d’ici septembre 2025.

Ainsi, le plan ministériel s’articule autour de cinq mesures phares :

  • une offensive contre la cyberviolence, phénomène en pleine expansion, avec des formations spécifiques pour les soignants ;
  • un renforcement de la sécurité pour l’exercice en ville, secteur le plus touché par les actes de violence ;
  • un meilleur encadrement de la prise en charge des patients souffrant de troubles du comportement, associant experts en santé mentale et acteurs du secteur médico-social ;
  • un système de signalement plus efficace piloté par l’Observatoire National des Violences en Santé (ONVS), afin que chaque agression soit documentée et suivie d’effets ;
  • la création d’un réseau de « référents sécurité » au sein des Agences Régionales de Santé pour coordonner les actions au plus près du terrain.

Vers une évolution législative

Au-delà de ces mesures opérationnelles, le gouvernement annonce une « tolérance zéro » qui se traduira par une évolution législative. Les débats parlementaires sur la proposition de loi « visant à renforcer la sécurité des professionnels de santé » reprendront au Sénat en mai 2025.

  • Source : https://sante.gouv.fr/actualites/presse/communiques-de-presse/article/journee-europeenne-de-lutte-contre-la-violence-dans-les-soins-de-sante - https://www.info.gouv.fr/actualite/stop-aux-violences-contre-les-professionnels-de-sante - https://www.conseil-national.medecin.fr/sites/default/files/external-package/analyse_etude/6g2wqz/cnom_observatoire_securite_2023.pdf

  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

Aller à la barre d’outils