Alli ? Sous contrôle médical

28 mai 2009

Le médicament « pour perdre du poids » sans ordonnance commercialisé depuis le 6 mai en France, Alli, est en fait le « petit frère » à demi-dose du Xénical, connu chez nous depuis 1998. Mais disponible pour sa part, uniquement sur prescription médicale. L’un et l’autre renferment le même principe actif : l’orlistat. La différence réside dans le fait que le premier est dosé à 60 mg, contre 120 mg pour le second. Avec Alli la dose est donc deux fois moins importante… ce qui ne signifie pas qu’il faille être deux fois moins vigilant. Bien au contraire !

En association avec un régime. « Ce traitement ne doit pas être pris n’importe comment ni par n’importe qui », résume Michel Laspougeas du Conseil national de l’Ordre des Pharmaciens. D’une manière générale, l’orlistat agit dans l’estomac et dans l’intestin grêle. Il bloque environ 25% des graisses ingérées, lesquelles sont ensuite éliminées par le tube digestif. C’est pourquoi, Alli -comme le Xénical d’ailleurs- est indiqué en association avec un régime pauvre en graisses. Sinon, gare au risque de diarrhées sévères… et désagréablement grasses.

« Alli n’est pas un produit miracle », poursuit notre interlocuteur. « Il ne sera jamais efficace seul. C’est pourquoi, sa prise doit impérativement être associée à un régime pauvre en graisses et à une alimentation riche en fibres. Donc en fruits et en légumes ».

Pour les patients en surpoids. Ce médicament s’adresse également à des personnes en surpoids, dont l’indice de masse corporelle est supérieur ou égal à 28 . « Il est totalement illusoire voire dangereux de croire qu’il peut faire perdre quelques kilos avant l’été à des personnes de poids normal », ajoute Michel Laspougeas. Pour connaître votre IMC, prenez donc votre poids –exprimé en kilos- et divisez-le par le carré de votre taille en mètres. Par exemple, un poids de 65 kg pour 1,65 mètre correspond à un IMC de 65/(1,65 x 1,65) = 23,87. Pile au milieu de la fourchette du « poids idéal », qui correspond à un IMC compris entre 20 et 25.

En parler au médecin. L’AFSSaPS recommande aux candidats potentiels de consulter leur médecin « avant de débuter un traitement avec Alli ». Un bilan de santé général lui permettra de proposer une prise en charge globale du surpoids. Cet avis médical est en revanche « nécessaire » chez les diabétiques et les patients traités par amiodarone contre des troubles graves du rythme cardiaque.

Alli est aussi contre-indiqué aux femmes enceintes ou allaitantes, et aux moins de 18 ans, deux populations susceptibles d’être fragilisées par des déséquilibres nutritifs. Il peut également limiter l’absorption des vitamines liposolubles (A, D, E, K). Un dernier point : en cas de diarrhée sévère, l’efficacité des contraceptifs oraux peut aussi être sévèrement réduite…

  • Source : AFSSaPS, 10 avril 2009 ; Interview de Michel Laspougeas (Conseil national de l’Ordre des Pharmaciens), 20 mai 2009.

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