Accidents de l’enfant : la France boitille !
02 octobre 2001
Les accidents, qu’ils soient domestiques, de la circulation ou du sport, constituent la première cause de décès chez les jeunes enfants de 1 à 9 ans !
Dans ce domaine, la France présente ainsi le taux de mortalité le plus élevé de l’Union européenne. Une bonne raison pour l’INSERM de consacrer son expertise à la question.
Les Accidents de l’enfant en France : quelle prévention, quelle évaluation ? “, dernier ouvrage sorti des presses de l’Institut, traite de front ces deux questions qui, à coup sûr, mettent les politiques devant leurs responsabilités. Anne Tursz et Pascale Gerbouin-Rérolle, qui ont coordonné ce travail, y dénoncent le manque criant d’études épidémiologiques portant sur les enfants de moins de 10 ans.
Il est vrai que dans les pays anglo-saxons, la recherche dans ce domaine est autrement abondante. En France, seuls les accidents de la circulation font l’objet d’un recensement précis. Les auteurs s’alarment également du manque d’évaluation des quelques actions de prévention, menées ici ou là. Quant aux campagnes d’information, considérées comme insuffisamment coordonnées, elles sont également montrées du doigt.
D’ailleurs, il semblerait que les thèmes retenus ne tiennent compte ni la gravité ni de la fréquence des accidents dans tel ou tel domaine.
Ainsi les campagnes de promotion pour les dispositifs de retenue des enfants en voiture paraissent-elles singulièrement rares. Pourtant, plus de 400 enfants de 1 à 9 ans sont morts dans ces conditions, au cours de la seule année 1997… Quant à la prévention des accidents de sport chez les moins de 10 ans, elle représente moins de 5% des actions… alors que 20% des jeunes accidentés le sont au cours d’une activité physique. Bref, il y a beaucoup de chantiers en perspective !