Accouchement à domicile : 0,2% des naissances en France

21 novembre 2023

Ce vendredi, une mère et son enfant sont décédés lors d’un l’accouchement réalisé à domicile (AAD). Un triste événement qui interroge sur la pratique de ces naissances non médicalisées en France.

KAMPUS/shutterstock.com

Ce vendredi 17 novembre, en Ille-et-Vilaine, une maman et son nouveau-né ont perdu la vie à la suite de complications obstétricales* survenues pendant l’accouchement. Une naissance particulière, la mère ayant choisi d’accoucher à domicile.

Dans quelle situation les femmes peuvent-elles faire le choix de l’accouchement réalisé à domicile (AAD) ? S’agissant d’un droit fondamental, rien n’empêche une femme de faire le choix de l’accouchement à domicile. Certaines vont opter pour des accouchements assistés, par une sage-femme, quand d’autres vont opter pour un accouchement non assisté. Aucun filet de sécurité donc dans ce dernier cas, si le moindre problème devait survenir. A noter que dans certains cas, l’AAD va survenir de façon inopinée et ne relève donc pas d’une décision.

« Répondre aux besoins de sécurité »

Du point de vue de la Direction générale de l’offre des soins (DGOS), « ils [les AAD, ndlr] ne permettent pas, dans des conditions optimales, de répondre aux besoins de sécurité et de qualité des prises en charge qui doivent entourer la naissance, situation qui n’est jamais exempte de risques, ni pour la mère ni pour l’enfant ».

Quels sont ces risques ? Le risque est la survenue d’une complication qui n’est pas repérée et/ou pas prise en charge rapidement L’issue peut alors être fatale. De quelles complications parle-t-on ? Il peut notamment s’agir d’un risque hémorragique, d’un ralentissement du rythme cardiaque fœtale ou d’un hématome rétro-placentaire. Ce décollement prématuré du placenta de l’utérus peut provoquer une souffrance respiratoire du fœtus et parfois son décès.

0,2% des naissances à domicile

« En France, 0,2% des accouchements surviennent à domicile. Et 100 sages-femmes accompagnent les femmes », relaie l’Association professionnelle de l’accouchement à domicile (AAD)**.

En 2021, 1 814 femmes et 1 439 femmes en 2022 ont fait le choix « d’un suivi prénatal auprès d’une sage-femme libérale de notre association, afin de planifier un accouchement à domicile ». À la suite de l’apparition de facteurs de risque, « 19,5 % des femmes en 2021 et 20,0 % en 2022, ont dû être réorientées vers un suivi hospitalier à un moment de leur parcours périnatal ». Ainsi, « en 2021, 80,5 % ont pu débuter le travail à domicile conformément à leurs souhaits ». En 2022, « elles étaient 79,9 %  sur les 1 439 suivies ». Parmi celles débutant le travail à la maison, « respectivement 81,7 % et 83 % ont effectivement accouché à domicile sans qu’elles ni leur enfant ne nécessitent de transfert vers une maternité ».

Vous souhaitez accoucher à domicile ou obtenir des informations ? Vous pouvez aborder le sujet avec votre sage-femme ou le gynécologue qui vous suit. Ce dernier sera à même de se prononcer sur la possibilité d’accoucher chez vous, en fonction de vos facteurs de risques

Vous avez le feu vert de votre professionnel de santé référent ? Voici les précautions à prendre : ne pas confondre domicile et isolement. En effet, pour limiter les risques d’accident, un accouchement à la maison se déroule en présence d’une sage-femme professionnelle de santé formée pour surveiller les paramètres de santé materno-fœtales. Et acter le transfert dans un service médical au moindre signe inquiétant. Une compétence et une responsabilité qui ne sont absolument pas celles des doulas proposant leurs services (présence, soutien, aide logistique…) pour accompagner la femme, le couple et l’enfant pendant la grossesse, la naissance et le post-partum.

A noter : Si vous souhaitez un accouchement plus naturel, vous pouvez vous renseigner sur l’existence de pôles physiologiques ou maisons de naissances. Des structures accolées à certaines cliniques et certains hôpitaux de France déployées depuis 2013 pour les grossesses à bas risque.

*un malaise suivi d’un arrêt cardiaque maternel

**association réunissant 70 sages-femmes libérales

  • Source : msdmanuals, Association professionnelle de l’accouchement à domicile (AAD), DGOS, consultés le 21 novembre 2023

  • Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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