Adolescent heureux, adulte en bonne santé

17 janvier 2023

Sans surprise, se sentir heureux et aimé retentit de manière positive sur notre santé mentale. Il semblerait que ces sentiments ressentis durant l’adolescence présagent aussi d’une bonne santé cardiovasculaire à l’âge adulte.

ados heureux

Les traumatismes comme la violence intra-familiale, le harcèlement ou encore la discrimination au cours de l’enfance et de l’adolescence sont associés à une santé détériorée à l’âge adulte. Mais qu’en est-il de l’inverse ? Si l’on se sent aimé, heureux, optimiste, un adolescent a-t-il plus de chances de conserver un cœur sain plus tard dans sa vie ? C’est ce qu’a voulu déterminer l’équipe de Farah Qureshi de la Johns Hopkins Bloomberg School of Public Health de Baltimore.

Pour cela, les chercheurs ont utilisé les données de la National Longitudinal Study of Adolescent Health, une cohorte de 3 500 lycéens américains recrutés en 1994. Régulièrement, ils ont récolté des informations concernant la santé et le bien-être de ces jeunes, jusqu’à ce qu’ils atteignent en moyenne 38 ans. Cinq items de santé mentale ont été analysés : l’optimisme, le bonheur, l’estime de soi, le sentiment d’appartenance et l’impression d’être aimé. Ceux-ci ont ensuite été comparés avec l’évolution de la santé cardiovasculaire au cours des années.

Résultat, les adolescents affirmant bénéficier de 4 items de bien-être sur 5 avaient 69% de chance en plus de maintenir une bonne santé cardiovasculaire une fois adultes. Malheureusement, seulement 16% des jeunes suivis étaient dans ce cas. La majorité – 55% – déclaraient entre zéro et un item.

Racisme et discrimination

Autre constat : les jeunes afro-américains et latinos étaient statistiquement ceux qui disposaient du plus grand nombre de ces items. Pourtant, paradoxalement, ils demeurent aussi ceux qui présentent globalement une plus mauvaise santé cardiovasculaire à l’âge adulte. Comment l’expliquer ? « La discrimination et le racisme dont ils font l’objet accroissent la détérioration de leur santé de façon plus marquée lorsqu’ils ne bénéficient pas des items de bien-être », selon l’autrice. En clair, c’est mauvais pour tous de ne pas être heureux quand on est ado, mais c’est pire pour les personnes discriminées.

« Cette étude suggère d’investir dans la santé mentale de tous les jeunes afin de réduire les inégalités face à la santé cardio-métabolique », conclut Qureshi.

  • Source : American Heart Association

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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